L’ex-maire de Toulon Hubert Falco, démis de ses fonctions par la justice, était jugé vendredi en son absence pour avoir insulté et traité de « chien galeux » un journaliste collaborant pour Mediapart. La décision du tribunal correctionnel de Toulon sera rendue le 23 mai.
Le 28 mai, une autre échéance judiciaire cruciale attend l’ex-baron de la politique varoise qui conteste auprès de la Cour de cassation la peine d’inéligibilité immédiate prononcée en 2023 contre lui dans un dossier de détournements de fonds public. De cette décision dépend son avenir politique, à moins d’un an des municipales.
« Intimidations » répétées
Dans le dossier du jour, Hubert Falco, qui n’avait pas fait le déplacement – et c’est « fort dommage » a souligné la présidente – est accusé par Simon Fontvieille de l’avoir insulté, enregistrement à l’appui. « Je suis journaliste indépendant » et à ce titre « vulnérable », a expliqué à la barre le journaliste de 34 ans.
Il a raconté ce qu’il estime être des tentatives d’« intimidation » répétées de la part d’Hubert Falco qui a fait l’objet de plusieurs enquêtes journalistiques de sa part. Par exemple, en avril 2023, au moment de sa première condamnation à Marseille pour recel de détournement de fonds publics, il lui lance devant d’autres journalistes : « Dégage ordure ! ».
Les faits jugés vendredi se sont produits quelques mois plus tard, en août 2023 en marge d’une cérémonie publique célébrant les 79 ans de la libération de Toulon. Hubert Falco, qui n’a alors plus de mandat, est présent et le journaliste le prend en photo comme d’autres personnalités.
« Il n’est plus élu, n’a plus rien »
L’ex-élu aujourd’hui âgé de 78 ans, lui lance alors : « Ça te gêne que je sois là ? », le traitant d’« espèce de chien », « chien galeux ». « Enfin monsieur Falco, chien galeux, pourquoi vous êtes aussi grossier ? », lui répond-il. Hubert Falco le traite alors de « connard », ajoutant : « Oui, je te le dis ! Écris-le à Mediapart que je t’ai dit que tu étais un connard. »
Comme l’affaire est partie d’une plainte avec constitution de partie civile, la procureure n’a pas formulé de réquisition, s’en remettant à la décision du tribunal. « C’est une affaire d’injures publiques désagréables » avec « des propos qui sont regrettés », selon l’avocat d’Hubert Falco, Me Thierry Fradet. « Il n’est plus élu, n’a plus rien », il n’est « plus le même homme et ça n’arrivera plus », a promis son avocat.