Dans un long communiqué de presse , le parquet de Marseille explique avoir perquisitionné jeudi le domicile et la permanence parlementaire de l’Insoumis dans le cadre d’une enquête ouverte notamment pour vol et harcèlement moral au préjudice d’un avocat marseillais.
Les perquisitions diligentées par le parquet de Marseille jeudi au domicile et à la permanence parlementaire du député LFI de Marseille Sébastien Delogu sont liées à un vol survenu dans le bureau d’un avocat marseillais, a confirmé ce vendredi le parquet de Marseille dans un communiqué diffusé 24 heures après les faits.
Isidore Aragones avait été missionné au sein de la société Laser Propreté pour prendre la tête du conseil d’administration le 12 septembre 2024. L’entreprise était alors au centre d’un conflit social touchant le nettoyage du métro et de la gare Saint-Charles de Marseille.
«Le 19 septembre 2024, une délégation syndicale de la CGT composée d’une centaine de personnes, envahissait les locaux de la société Laser Propreté et y restait durant trois heures afin d’obtenir du nouveau président du conseil d’administration des explications et des engagements», écrit le parquet dans son communiqué.
Vol dans un bureau
«Au départ de la délégation, le plaignant s’apercevait qu’une pochette avait été dérobée dans son bureau qui contenait des documents ayant trait à sa vie privée.» Le 24 septembre, selon le parquet de Marseille, «Sébastien Delogu diffusait sur son compte Instagram, fort de 95.000 abonnés, une grande partie des documents dérobés à Isidore Aragones, en évoquant ses liens avec l’État d’Israël, ainsi que ses projets financiers personnels, et en précisant que des gens bienveillants les leur avaient transmis.» Pour rappel, Isodore Aragones est également l’ancien président du Crif à Marseille. Le 2 octobre 2024, l’avocat a déposé plainte et démissionné au sein de la société Laser Propretés.
«Le 30 octobre 2024, le parquet de Marseille ouvrait une enquête préliminaire des chefs de vol, recel de vol, harcèlement moral par utilisation d’un service de communication en ligne, mise en danger par révélation d’informations relatives à la vie privée par voie de communication en ligne, atteinte au secret des correspondances, confiée à la brigade financière de la division de criminalité organisée de Marseille», précise le communiqué.
La perquisition a eu pour objectif de rechercher les documents volés à la victime
Parquet de Marseille
Contacté par l’AFP ce jeudi, Isidore Aragones avait indiqué avoir déposé une plainte contre Sébastien Delogu et Manuel Bompard, coordinateur national de LFI et lui aussi député de Marseille, après qu’ils ont diffusé sur les réseaux sociaux des documents personnels sur ses investissements immobiliers, son soutien à l’armée israélienne ou des projets de voyage en Israël ou au Brésil.
«La perquisition, qui s’est déroulée le 15 mai sans incident, au domicile et dans les locaux de la permanence électorale de Sébastien Delogu, a eu pour objectif de rechercher les documents volés à la victime et de permettre d’identifier les personnes qui ont commis ce vol», insiste le parquet de Marseille. «Contrairement à la communication erronée relayée dans la presse et sur les réseaux sociaux notamment par Sébastien Delogu, ces perquisitions sont donc sans aucun lien avec l’article 40 dont ce dernier a saisi, en son seul nom, le procureur de la République de Marseille le 5 septembre 2024.»
Une enquête toujours en cours
Selon l’entourage du député interrogé par l’AFP, ces perquisitions étaient en effet liées à ce signalement déposé au sujet de suspicion de faits délictueux et notamment d’abus de biens sociaux au sein de l’entreprise Laser Propreté. La SNCF avait finalement résilié en septembre son contrat avec Laser Propreté, à la suite des pratiques frauduleuses consistant à affecter les mêmes personnels sur deux marchés différents.
«Cet article 40 visait des faits possiblement reprochables aux dirigeants de la société Laser Propreté sous les qualifications de faux et usage de faux, abus de biens sociaux, escroqueries aux organismes sociaux et travail dissimulé, et était accompagné d’une clé USB contenant divers documents, confirme le parquet de Marseille. Ces faits ont fait l’objet d’une ouverture d’enquête préliminaire le 16 septembre 2024.» Selon le parquet de Marseille, sur ce point, «l’enquête est toujours en cours.»
«Les perquisitions opérées au domicile et dans les locaux de la permanence parlementaire de Sébastien Delogu ne visaient aucunement la récupération des documents transmis dans le cadre de l’article 40 précité comme il a été à tort affirmé», insiste le parquet. Sébastien Delogu était entendu par les enquêteurs ce vendredi dans le cadre d’une audition libre.