Tours – Poitiers

En s’imposant 1-3, samedi dernier à Lawson-Body, le Tours Volley-Ball a fait un pas vers le titre de champion. Tout sauf définitif cependant. Le titre, c’est bel et bien ce samedi 17 mai qu’il va se jouer, dans une salle Grenon qui sera à guichets fermés comme le fut Lawson-Body pour l’acte 1.

Deux scénarios possibles : soit le TVB s’impose en trois, quatre ou cinq sets, et alors il décrochera un 10e titre de champion de France, égalant au passage le record de l’AS Cannes ; soit Poitiers l’emporte et égalise à un succès partout, ouvrant alors la voie à un set en or au scénario toujours impitoyable.

Et de fait, Poitiers y croit. Sitôt le match aller fini, Cédric Enard s’était projeté avec confiance sur la suite. « Je pense que l’on est capable. On a été capable de tout, tout au long de la saison, je ne vois pas pourquoi cela pourrait changer. » Les Tourangeaux restent, eux, sur leur garde partant du principe que, malgré ce premier succès, « c’est comme si on était à 0-0 ».

La Ligue des champions pour le vainqueur

La seule certitude, finalement, c’est que Tours comme Poitiers seront européens. Le vainqueur jouera la Ligue des champions. Pour le finaliste battu, le flou règne encore selon que la Russie reste ou non exclue des joutes européennes avec à la clé la Coupe CEV ou la Challenge Cup. Et l’Europe, ce n’est pas rien pour chacune de ces deux institutions.

À Tours, c’est bien sûr la force de l’habitude. Avec une 23e campagne européenne à l’horizon, une 17e de suite ! Habitude identifiée par les joueurs au moment de signer au TVB, comme par les partenaires. « Pour en trouver de nouveaux, un titre de champion de France peut faire davantage la différence. Par contre, expliquer à des partenaires qui assistent à de la coupe d’Europe depuis plus de vingt ans qu’il n’y en aurait plus… Cela passe un an, mais pas plus », complète Nathalie Hénault, chargée des sponsors au club tourangeau.

Évidemment, à Poitiers, le rapport est autre. Si le public poitevin va connaître sa 16e coupe d’Europe l’an prochain, ce sera la première depuis 2019, et donc la première de l’ère Alterna. « L’Europe, cela vient souvent en récompense d’une saison assez aboutie, et là, pour le coup, la nôtre est déjà très aboutie », apprécie Cédric Enard qui sait combien, après l’épisode Ngapeth, elle pourrait être un nouvel « accélérateur de particules dans la structuration du club ».

L’Europe, Poitiers « en parlait plus à l’horizon 2028 »

Et le manageur de l’Alterna d’expliquer : « La coupe d’Europe, on en parlait plus à l’horizon 2028. Elle arrive plus tôt. On ne peut jamais dire que l’Europe arrive trop tôt, mais il ne va pas falloir griller les étapes. »

Car l’ancien entraîneur de Berlin et du TVB ne mesure que trop bien les exigences qu’impose la coupe d’Europe, que ce soit la Ligue des champions, la CEV ou la Challenge Cup. En termes d’enchaînement de matchs. À titre d’exemple, avec ses dix rencontres de Coupe CEV disputées cette année, jusqu’en demi-finale, le TVB va jouer, ce samedi, son 46e match de la saison contre un 38e pour Poitiers…

En termes aussi de cahier des charges avec une salle Lawson-Body pas aux normes européennes. La solution de travaux n’est pas envisageable à court terme. Celle de l’Arena s’impose donc, sauf à demander et obtenir une dérogation de la part de la Confédération européenne. « Cela va être un vrai débat à avoir au sein du club », expose déjà Cédric Enard. Avec une Arena qui n’est pas sans coût, qui peut aussi être synonyme de belle opportunité de billetterie en cas de grosse affiche comme sait en offrir la phase de poules de Ligue des champions mais comme en garantissent très rarement les premiers tours de CEV ou de Challenge Cup…

« Un statut à défendre » pour Tours

Et puis il y a les coûts. Ceux d’inscription qui varient, mais des prize money en face à chaque match de Ligue des champions alors qu’ils ne tombent qu’à partir de la demie en CEV. Ceux de voyage, clairement plus maîtrisables car anticipables en Ligue des champions. Ceux de production TV qu’il faut assumer dans la compétition reine…

Mais à l’inverse, il y a une image qui n’a pas de prix. « L’Europe, cela reste un statut à défendre », assure François Bruneau, le président du TVB. Un statut qu’aimerait refaire sien Poitiers.

Ce samedi 17 mai à 20h, sur beIN Sports et LNV TV.