La révélation est tombée vendredi 16 mai via une dépêche AFP. L’entourage du ministre de l’Enseignement supérieur a dévoilé qu’une enquête administrative visant le directeur général du Crous (Centre régional des œuvres Universitaires et Scolaires) de Bordeaux est en cours après le signalement à son encontre de faits de harcèlement et d’agression sexuelle. Que sait-on de l’affaire ?
1 Des faits à Grenoble et Bordeaux
L’alerte a été donnée officiellement en février. Des témoignages anonymes sont arrivés concernant l’attitude du directeur du Crous. Quatre victimes girondines ont dénoncé quatre agressions sexuelles et une « relation forcée qui a abouti sur des rapports sexuels à plusieurs reprises ». Trois autres victimes auraient été identifiées à Grenoble, que le directeur a quitté en 2018. Ce sont donc des faits étalés dans le temps et dans deux villes différentes qui sont remontés à l’administration.
2 Qu’a fait le ministère ?
Contacté par « Sud Ouest », le ministère de l’Enseignement supérieur affirme que l’alerte a été prise au sérieux « très vite », et qu’une enquête administrative a été diligentée. dans les jours suivants. L’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGÉSR) rendra son résultat en juin.
Le responsable régional du Crous est toujours en poste. Est-ce normal ? « À ce stade, rien ne justifie de prendre des mesures à titre conservatoire », commente le ministère. Les services expliquent que de simples « allégations anonymes » ne permettraient pas, selon lui, de prendre de sanction.
Quant aux plaignantes jointes, elles critiquent la « lenteur administrative » mais louent l’attitude « très professionnelle » des enquêteurs.
3 Le directeur nie
Voici la réaction du mis en cause de 57 ans : « C’est avec la plus grande stupéfaction que j’apprends l’existence supposée d’une enquête interne à mon encontre. À ce jour, son existence ne m’a pas été notifiée. Je conteste fermement ces accusations qui portent gravement atteinte à ma réputation et à mon honneur. »