Coup dur pour les usagers du métro lillois. La ligne 1 est à l’arrêt total depuis jeudi midi, paralysée par une panne critique liée à son nouveau système de pilotage automatique. « En raison d’un problème du réseau informatique impactant le serveur du nouveau pilote automatique, le trafic de la ligne 1 du métro est actuellement interrompu sur l’ensemble de la ligne », a expliqué Ilévia, l’exploitant du réseau de transport de la métropole européenne de Lille (MEL), dans un communiqué diffusé vendredi.
Malgré plusieurs annonces de reprise, l’opérateur a finalement admis une interruption « pour une durée indéterminée ». Longue de 12,5 kilomètres, la ligne 1 relie Lille à Villeneuve-d’Ascq et transportait 60 millions de passagers en 2019. Pour tenter d’endiguer le chaos, Ilévia a déployé 24 bus relais, mais les perturbations restaient importantes vendredi, affectant le quotidien de milliers d’usagers.
Critique sur la modernisation du réseau
Ce nouvel incident relance les critiques sur la modernisation chaotique du réseau. Le déploiement du pilote automatique, clé de voûte d’un vaste projet de transformation, accumule les retards et les dysfonctionnements. Ce système devait accompagner, d’ici 2026, l’allongement des rames de 26 à 52 mètres, afin d’augmenter la capacité du métro.
Initialement confié en 2012 à Alstom pour 266 millions d’euros, le projet devait être livré en 2016. Les retards répétés ont donné lieu à plusieurs contentieux entre l’industriel et la collectivité. Un nouvel accord signé en janvier prévoit toutefois 15 rames supplémentaires pour un montant de 210 millions d’euros.
Une promesse lointaine pour les usagers
Malgré ces contretemps, Alstom continue de vanter les ambitions du programme. « Le réseau de la métropole européenne de Lille restera le métro avec la cadence la plus élevée au monde, avec la circulation d’une rame toutes les 66 secondes en heure de pointe », affirmait encore récemment le constructeur.
Pour les usagers, cette promesse reste lointaine. Fin février, face à la grogne croissante, la MEL avait annoncé un remboursement de près de 4 millions d’euros pour compenser les perturbations survenues fin 2024. Une mesure très attendue après ce nouveau dysfonctionnement.