Par

Solène Lavenu

Publié le

16 mai 2025 à 11h38

Une veuve a raconté la souffrance vécue à cause d’une apnée du sommeil par son époux qui s’est suicidé dans le Cotentin. Voici des idées reçues sur le sujet.

L’apnée du sommeil concerne-t-elle surtout les personnes les plus âgées ?

NON

« Cela concerne tout le monde. Il y a des enfants qui souffrent d’apnée du sommeil, comme des personnes plus âgées. Aussi bien des hommes que des femmes… », assure Françoise Bertran, neurologue à la clinique du sommeil du CHU de Caen (Calvados).

En revanche, un profil type est plus récurrent : une personne d’un certain âge, en surpoids, consommatrice d’anxiolytique, d’alcool… « Tous ces facteurs augmentent l’apnée du sommeil. »

L’apnée du sommeil est-elle héréditaire ?

NON

Divers problèmes engendrent l’apnée du sommeil. Chez certains patients, elle est due à des caractéristiques physiques, comme une langue trop épaisse, un souci de mâchoire, des voies respiratoires étroites…

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Des caractéristiques qui peuvent se transmettre génétiquement sans que cela soit véritablement une maladie génétique.

Le traitement de l’apnée du sommeil est-il à vie ?

OUI

Pour éviter les apnées du sommeil, le traitement est « assez simple », annonce Françoise Bertran. « C’est une machine que l’on place sur son nez et qui aide à la respiration. » Mais ce système, s’il empêche les apnées, ne les soigne pas. C’est donc un traitement à vie.

« Mais il existe parfois des cas, lorsque l’apnée du sommeil est due, par exemple, à un surpoids ou à une malformation, où l’apnée du sommeil peut disparaître grâce à une opération », détaille la neurologue.

Une nuit avec le masque suffit-elle pour que les symptômes s’envolent ?

OUI et NON

« Cela dépend du patient et de son adaptabilité au masque. Pour certains, le masque n’est pas du tout gênant, si bien qu’ils dorment très bien avec dès la première nuit », souligne Françoise Bertran.

« Pour d’autres, les réglages vont prendre plus de temps, si bien que les nuits ne peuvent être réparatrices qu’après un mois de masque. »

L’apnée du sommeil est-elle encore peu diagnostiquée ?

NON

« Il y a une dizaine d’années, c’était le cas. Aujourd’hui, la médecine a fait d’importants progrès, promet la neurologue. Le dépistage est facile et régulièrement prescrit, que ce soit par les spécialistes ou par les généralistes. Cependant, les symptômes peuvent ressembler à ceux de la dépression. C’est là toute la difficulté. »

L’apnée du sommeil peut-elle tuer ?

NON

« Pas directement », affirme la neurologue du CHU de Caen. « Quand un patient est trop fatigué, les études ont montré qu’il n’en mourrait pas, mais qu’il finissait par s’endormir, qu’importent les conditions. »

En revanche, l’apnée du sommeil engendre des troubles multiples, qui peuvent, eux, être à l’origine d’un décès, comme des troubles cardiovasculaires, une insuffisance cardiaque, des troubles du métabolisme, l’apparition de diabète, de cholestérol, des pertes de mémoire, de la libido… Il y a une multitude de conséquences.

Apnée du sommeil et psychologie sont-elles liées ?

NON

« Pas directement, selon Françoise Bertran. Aucune étude ne montre un lien entre psychologie et apnée du sommeil. En revanche, l’état de fatigue des patients souffrant d’apnée du sommeil est telle que les conséquences sur l’état psychologique du patient sont évidentes. Les patients souffrant des apnées les plus sévères peuvent se réveiller jusqu’à une dizaine de fois par minute. Dans ces conditions, ils n’entrent jamais dans un sommeil profond. Résultat, ils ne sont plus attentifs et, forcément, plus déprimés. »

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