Des vidéos tournées au sein d’un Ehpad de Saint-Etienne, montrant des résidents âgés à demi-nus, moqués ou mis en scène sur leur lit de mort, ont provoqué une onde de choc. Une salariée, infirmière de profession, a été licenciée après avoir diffusé ces images en ligne.

L’affaire, révélée par Le Progrès et confirmée par plusieurs sources au Figaro, implique une jeune soignante de l’établissement Les Astrées, exploité par le groupe Korian. L’une des vidéos montre une patiente décédée avec un paquet de cigarettes placé entre les mains, accompagnée d’un commentaire railleur. Une autre dévoile une femme filmée partiellement dénudée durant sa toilette, mimant une danse inspirée par un agent vacataire – également licencié.

« Des faits de maltraitance »

Face à l’indignation suscitée par ces actes, la direction de Korian a dénoncé des « faits de maltraitance […] graves et totalement contraires aux règles de l’établissement L’Astrée, mais aussi aux valeurs humaines et professionnelles portées par Korian », comme elle l’a déclaré au Figaro. Le groupe évoque un « comportement isolé et exceptionnel » et affirme avoir agi en mettant en place un plan d’action incluant la sensibilisation des équipes au droit à l’image, ainsi que le signalement immédiat aux autorités.

Mais cette version est contredite par les autorités sanitaires. Selon l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, les vidéos ont d’abord été reçues anonymement par ses services, ce qui a motivé une convocation de la direction de l’Ehpad. Ce n’est qu’après cette intervention que Korian aurait procédé aux sanctions internes et aux signalements au procureur de Saint-Etienne ainsi qu’à l’ordre départemental des infirmiers. L’ARS a également saisi la chambre disciplinaire régionale de l’ordre, suspendant la professionnelle incriminée de tout exercice.

Notre dossier sur les Ehpad

Le Progrès rapporte en outre que des lanceurs d’alerte avaient déjà alerté l’ordre des infirmiers dès décembre, et accuse l’ancienne direction de l’établissement d’avoir tenté d’étouffer l’affaire. Des accusations fermement rejetées par Korian, qui insiste sur sa transparence et son action « dans la semaine » suivant les faits.

Dans une volonté d’apaisement, Korian affirme avoir informé les familles des résidents concernés, leur rappelant leur droit à porter plainte. L’une d’elles a déjà saisi la justice.