Vous avez rejoint le projet « Ma Petite Entreprise » l’an dernier. Où en êtes-vous ?
Personnellement, je ne suis pas à la base de ce projet. Ce sont deux chefs d‘entreprise du bassin chambérien, Emeric Ducruet et Michaël Amand, qui en sont à l’origine et je les accompagne depuis quelques mois. Ils ont imaginé un nouveau concept d’équipes, basée, non pas sur le parrainage d’un, deux ou trois sponsors, mais un support de centaines d’entreprises. C’est un projet qui permet à des entrepreneurs de faire partie de l’aventure d’une équipe professionnelle. Il y a une grande similitude entre l’entrepreneuriat et le métier de coureur cycliste. On travaille beaucoup, on avance bien. On devrait lancer une équipe féminine professionnelle de 12 coureuses en 2026. Plutôt avec des profils jeunes avec deux ou trois filles d’expérience. Il y a une très belle génération de filles de 2005, 2006, 2007. Notre budget souhaité est de 1,5 million d’euros.
L’idée de départ était de créer deux équipes en même temps, non ?
Oui. Mais on s‘est rendu compte, par rapport à la trajectoire budgétaire, que c’était compliqué de lancer deux équipes en même temps. On est donc parti sur l’équipe féminine, dans un premier temps. C’est également plus simple de démarrer avec une équipe féminine. On va donc partir sur une équipe femmes, une équipe ProTeam, de deuxième division. On est très bien avancé, on a une marque de vélo intéressée, on a une marque de vêtements… On travaille sur le staff, sur le calendrier etc. On a déjà réfléchi à des noms mais on ne met pas non plus la charrue avant les bœufs.
Quels sont les avantages de votre concept ?
Beaucoup d’entrepreneurs aiment le cyclisme mais ils ne peuvent pas sponsoriser une équipe de façon classique. En revanche, ils ont les moyens de mettre un ticket de 1 500 euros, de 5 000 euros. Même une TPE ou un auto-entrepreneur peut nous rejoindre. Notre premier palier est de 750 euros, ensuite, c’est 1 500, 5 000, 15 000 puis deux paliers premiums. Si des entrepreneurs bretons veulent nous rejoindre…
Nina, votre fille, fera partie de l’aventure ?
Non, elle a deux ans de contrat avec l‘équipe AG Insurance-Soudal NXTG. Elle va rester là-bas.
Pour l’équipe hommes, l’idée, c’est de partir en 2027 ou 2028.
À quand l’annonce l’officielle du lancement de l’équipe ?
Tout dépendra de l’avancée de nos finances. On avance bien, justement. On a beaucoup de rencontres importantes à venir. Pour l’instant, on reçoit un accueil assez extraordinaire. Si on est prêt au moment des championnats de France (fin juin aux Herbiers), pourquoi pas.
Comment s‘appellera l’équipe ?
« Ma Petite Entreprise – équipe cycliste ». Le but est de mettre en avant l‘entrepreneuriat, ses valeurs. Les valeurs du travail, de l’engagement, de la prise de risques. Quand les gens font du vélo, ils ont tous le même niveau social : en bas d’un col, un ouvrier ou un PDG, c’est pareil. Ils ont mal aux pattes et ils boivent ensuite un coup ensemble.
L’équipe hommes, du coup, est reportée ?
Oui. Le plus dur, c’est de mettre le pied à l’étrier. Quand votre équipe part, elle existe et tout le monde le sait et tout le monde peut venir la rejoindre. Pour l’équipe hommes, l’idée, c’est de partir en 2027 ou 2028.
Quel sera votre rôle au sein de l’équipe ?
Pour l’instant, j’accompagne l’aventure de manière bénévole. Après l’événement qui m’a touché l’an dernier (son licenciement de l’équipe Decathlon-AG2R La Mondiale) ça me donne beaucoup de sens. J’aime profondément le vélo. On verra quelle sera ma place au sein de ce projet.