Les dirigeants européens ont convenu vendredi de poursuivre une action commune contre la Russie après l’échec d’un cessez-le-feu en Ukraine, a annoncé le premier ministre britannique Keir Starmer, après des consultations avec le président américain, Donald Trump.
M. Starmer s’exprimait depuis Tirana, la capitale albanaise, où les dirigeants de dizaines de pays européens étaient réunis pour le sommet de la Communauté politique européenne (CPE), auquel participait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
«Nous venons de rencontrer le président Zelensky, puis de nous entretenir par téléphone avec le président Trump, afin de discuter de l’évolution des négociations aujourd’hui, et la position russe est clairement inacceptable», a déclaré M. Starmer aux journalistes.
«En conséquence de cette rencontre avec le président Zelensky, en discussion avec le président Trump, nous harmonisons et coordonnons désormais étroitement nos réponses et nous continuerons de le faire», a-t-il ajouté.
M. Starmer a déclaré que lui-même et les dirigeants français, allemand et polonais avaient consulté le dirigeant des États-Unis.
Il n’a pas précisé quelles pourraient être les conséquences de la réponse, mais certains dirigeants européens ont insisté pour que de nouvelles sanctions soient prises.
L’Union européenne devrait adopter une nouvelle série de mesures dès mardi.
La Russie et l’Ukraine ont tenu leurs premiers pourparlers de paix directs depuis les premières semaines de l’invasion russe à grande échelle, qui a débuté le 24 février 2022. Les discussions, qui se sont tenues vendredi en Turquie, se sont achevées après moins de deux heures, selon le ministère turc des Affaires étrangères et un responsable ukrainien.
Le président français, Emmanuel Macron, a indiqué sur X qu’«une nouvelle fois, le président Poutine ne répond pas à la proposition de cessez-le-feu inconditionnel faite par les Américains et soutenue par l’Ukraine et les Européens.»
M. Macron a ajouté: «En refusant le cessez-le-feu et le dialogue avec l’Ukraine, la Russie montre qu’elle ne veut pas la paix, et qu’elle cherche à gagner du temps, en poursuivant la guerre.»
Le président français a assuré que les partenaires européens continueraient à se coordonner avec les États-Unis et que de nouveaux contacts et retours d’information auraient lieu dans les prochaines heures.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré: «Les efforts diplomatiques que nous avons déployés jusqu’à présent ont malheureusement échoué en raison du manque de volonté de la Russie à faire les premiers pas dans la bonne direction.»
M. Merz a ensuite ajouté: «Mais nous ne baisserons pas les bras ; nous continuerons et nous assurerons une bonne coordination du côté européen, avec les Américains.»
«Le monde doit réagir»
Plus tôt, Volodymyr Zelensky avait affirmé que l’Ukraine était déterminée à mettre fin à la guerre, mais avait exhorté les dirigeants européens à renforcer les sanctions si le président russe, Vladimir Poutine, continuait à gagner du temps dans les négociations visant à obtenir une trêve.
«L’Ukraine est prête à prendre toutes les mesures réalistes pour mettre fin à cette guerre», a martelé M. Zelensky. Il a toutefois averti: «S’il s’avère que la délégation russe ne fait que jouer la comédie et ne peut fournir aucun résultat aujourd’hui, le monde devra réagir.»
Cette réaction, a-t-il ajouté, devrait inclure «des sanctions contre le secteur énergétique et les banques russes».
Les déclarations du président ukrainien interviennent après que M. Poutine a refusé de participer aux discussions en face-à-face à Istanbul.
«Je pense que M. Poutine a commis une erreur en envoyant une délégation de faible niveau», a estimé le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, à son arrivée au sommet. «La balle est clairement dans son camp. Il doit jouer le jeu. Il doit être sérieux dans sa volonté de paix.»
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a indiqué qu’il était clair que «le président Zelensky était prêt à rencontrer le président Poutine, mais il ne s’est jamais présenté, ce qui témoigne de sa conviction profonde. Nous allons donc accroître la pression.»
Mme von der Leyen a prévenu que l’Union européenne (UE) préparait un nouveau train de sanctions. Elle a précisé que ces mesures cibleraient la flotte fantôme de cargos vieillissants que la Russie utilise pour contourner les sanctions internationales et le consortium du gazoduc Nord Stream.
Le secteur financier russe serait également visé, a-t-elle ajouté.
Les envoyés de l’UE travaillent sur le nouveau paquet de sanctions depuis plusieurs semaines, et les ministres des Affaires étrangères de l’Union pourraient le promulguer dès mardi.
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Lorne Cook a écrit depuis Bruxelles.