On pourrait croire qu’avoir sa maison à proximité d’un terrain de golf apporte verdure et sérénité, mais une récente étude a mis en avant les effets néfastes sur la santé d’un tel emplacement. Dans leurs travaux publiés dans JAMA Network, le 8 mai dernier, des chercheurs du Barrow Neurological Institute et de la Mayo Clinic à Phoenix (Etats-Unis) ont mis en évidence un lien entre un risque accru de développer la maladie de Parkinson et le fait d’habiter près d’un terrain de golf.

Selon les conclusions de leur étude, vivre à moins de 3 km d’un parcours augmente significativement le risque de développer cette maladie neurodégénérative. Après l’analyse des données médicales d’un groupe de 5.500 personnes résidant dans le Minnesota et le Wisconsin (Etats-Unis), il est apparu aux scientifiques que le risque de contracter la maladie de Parkinson augmentait de 198 % pour ceux qui vivent à moins de 3,2 km d’un terrain de golf. Même entre 4,8 km et 5 km, le risque reste élevé (+ 121 %). La menace décroît d’environ 13 % tous les 1,6 km.

L’eau souterraine mise en cause

Ce risque est particulièrement marqué chez les riverains dont l’eau potable provient de nappes phréatiques vulnérables à la contamination par les pesticides. Dans leur cas, le risque augmenterait de 50 %. Depuis près de dix ans, des études ont démontré que les eaux souterraines autour et sous les terrains de golf présentent des niveaux variables de pollution, indique New Atlas. Les jardiniers de ces parcours utilisent en effet des centaines de produits phytosanitaires, souvent en quantités bien plus importantes qu’ailleurs.

La méthodologie utilisée par les auteurs de la récente étude est toutefois contestée par une partie de la communauté scientifique. « La maladie de Parkinson se développe dans le cerveau 10 à 15 ans avant le diagnostic, et l’étude ne portait pas uniquement sur des sujets résidant de manière permanente dans la région. Cela affecte leur niveau d’exposition et suggère que leur maladie aurait pu se déclencher avant leur installation près d’un golf », a notamment nuancé auprès de Science Media Center le professeur David Dexter, directeur de recherche à l’association Parkinson’s UK.