Les motards franciliens n’aiment pas les ZFE ! Ces très critiquées Zones à Faibles Emissions, qui visent à interdire l’accès des véhicules les plus polluants au centre des agglomérations, ont été mises en œuvre dans une vingtaine de métropoles France, le 1er janvier dernier. Et en région parisienne, où le dispositif est déjà en vigueur depuis plusieurs années, les critères d’entrée dans la zone concernée (à l’intérieur du périmètre de l’A86) ont été relevés d’un cran avec une interdiction de circulation étendue aux véhicules estampillés Crit’Air 3 (soit ceux qui ont été immatriculés entre juillet 2004 et décembre 2006 dans le cas des deux-roues).

« Une mesure antisociale de trop », pour la Fédération française des motards en colère qui s’est associée au collectif des « Gueux » – le mouvement créé et animé par l’écrivain Alexandre Jardin — pour appeler à une série de manifestations de protestation dans toutes les villes concernées, ce samedi. A Paris, la manifestation prendra la forme d’un rassemblement « statique », à partir de 14 heures, sur l’Avenue Victoria (Paris-Centre), face au parvis de l’hôtel de ville… Comme le 6 avril dernier où une opération similaire avait déjà été organisée au cœur de la capitale.

Les motards, très mobilisés, devraient « faire entendre » leur opposition aux ZFE. « Mais ils ne seront pas seuls », s’empresse-t-on de préciser à la FFMC en rappelant la liste des organisateurs qui appellent à manifester : les « Gueux » bien sûr, mais aussi la Ligue de défense des conducteurs, la fédération des associations de commerçants et artisans parisiens ou encore l’Union intersyndicale des entreprises foraines de France dont quelques représentants viendront de la foire du Trône pour manifester.

En cortège à partir de 15 heures

Après le rassemblement statique et les prises de parole, les motards (les autres manifestants « automobilistes » sont invités à venir à pied) partiront en cortège dans la capitale, à partir de 15 heures, en passant par Bastille, puis République, jusqu’à la place de la Nation où la dislocation du rassemblement est prévue en fin d’après-midi.

Cette nouvelle mobilisation interviendra dans un contexte de remise en cause générale des ZFE. En mars dernier, plusieurs députés ont voté en commission à l’Assemblée Nationale, la suppression pure et simple d’un dispositif accusé de pénaliser surtout les ménages les plus modestes (et les plus éloignés des cœurs de villes) qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule. L’examen du projet de loi de simplification dans lequel l’avenir des ZFE (déjà en vigueur depuis longtemps en Ile-de-France et dans la métropole lyonnaise) doit être rediscuté est programmé à l’Assemblée les 30 et 31 mai prochains.