C’était la surprise du Meta Connect de 2024 en septembre dernier. L’Apple Vision Pro était déjà disponible depuis le début de cette année 2024 et comme on a pu le voir, le casque de VR d’Apple peinait à convaincre non seulement la presse, mais aussi les utilisateurs finaux. C’était donc assez osé de la part de Meta de présenter le Projet Orion, des lunettes de Réalité Augmentée qui reprenait ce que proposait le casque d’Apple, mais le tout dans une simple paire de lunettes.

Alors oui, ce ne sont pas les lunettes les plus fines qu’on ait pu voir, mais le concentré de technologies intégrées était des plus impressionnants, surtout quand on sait comme Meta est prêt à dépenser pour proposer la future rupture technologique. C’était donc avec un Mark Zuckerberg des grands jours qu’on a pu découvrir le Projet Orion. Suite au Meta Connect de 2024, seuls les journalistes sur place avaient pu essayer le Projet Orion qui en était resté à l’état de concept et/ou prototype. Près de 9 mois après, le Projet Orion a enfin pu traverser l’Atlantique et c’est au tour de la presse européenne de découvrir le nouveau concept de Meta. Pour l’occasion, on a donc été parmi les petits chanceux à pouvoir se rendre à Londres afin de découvrir et tester à notre tour le Projet Orion.

Orion 03© Meta Orion, c’est quoi ?

Si on n’a jamais entendu parler du Projet Orion, eh bien, c’est très simple. La première fois qu’on découvre le projet, c’est purement et simplement une paire de lunettes. Alors oui, la monture est bien plus épaisse par rapport à une monture classique mais cela reste une paire de lunette. Mais on l’aura compris, ce n’est pas une simple paire de lunettes puisque ce sont des lunettes de Réalité Augmentée. Ce ne sont encore que des prototypes et les modèles commerciaux n’arriveront pas avant 2030 selon Meta. Il faut savoir que pour Meta, chaque prototype, c’est pour l’instant 10.000 dollars donc on va attendre un prix plus grand public avant de se lancer dessus. Bien évidemment, Meta ne sont pas les premiers et d’autres s’y sont déjà aventurés. On pense par exemple aux Spectacles de Snap, à Android XR chez Google ou encore aux lunettes cinéma comme celles de XReal.

Meta Projet Orion 04© JournalduGeek.com Les lunettes mêmes

Par rapport à certains concurrents déjà sur le marché, le Project Orion se différencie quelque peu tout de même. Si on prend l’exemple des lunettes de XReal par exemple, ce ne sont que des lunettes qui fonctionnent comme un écran externe, il faut donc une source de données et de calcul (son smartphone ou son ordinateur) et surtout, les lunettes de XReal utilisent des écrans MicroOLED qui sont visibles par l’utilisateur via un système de miroir. L’avantage, c’est que l’image est convaincante mais on se retrouve avec une monture non seulement épaisse, mais avec des verres assez loin des yeux. Sur le Projet Orion, on n’a pas de verre à proprement parler mais des verres en carbure de silicium, une sorte de céramique ultra-réfractaire.

À ces verres sont couplés des écrans également MicroOLED qui sont réfléchis sur les verres en carbure de silicium (attention, ce n’est pas du verre, c’est juste un abus de langage pour simplifier la compréhension). L’avantage d’une telle technologie, c’est que cela prend moins de place et on se retrouve à porter les lunettes Orion comme une vraie paire de lunettes, il n’y a pas de décalage ou autres, c’est collé à nos yeux comme une paire de lunettes normale. C’est impressionnant.

Meta Projet Orion 02© JournalduGeek.com Un projet en trois appareils

Et alors que les lunettes de XReal dépendent d’une source externe, on peut résumer le Projet Orion à une paire de lunettes autonome avec son propre système d’exploitation. Mais cela serait trop simple puisque le Project Orion est composé de trois appareils pour fonctionner. On a bien évidemment les lunettes mais pour éviter d’avoir le côté ordinateur dans les lunettes sous peine de transformer les lunettes en casque comme l’Apple Vision Pro, Meta a choisi de déporter toute la puissance de calcul et le système d’exploitation sur un boitier externe qui communique en sans-fil. On ne nous a pas donné la technologie derrière mais on n’a pas senti de latence ou autres pendant nos tests. Autre avantage d’un tel choix, c’est que c’est le boitier qui chauffe et non les lunettes, ce qui aurait pu être un désagrément sur le visage si les lunettes se mettaient à chauffer.

Mais ce n’est pas tout. Si les lunettes mêmes embarquent pas moins de sept caméras et capteurs afin de comprendre l’environnement extérieur, mais aussi les bras et mains de l’utilisateur, un peu comme l’Apple Vision Pro, le kit complet du Projet Orion comprend un troisième appareil. Il s’agit là d’un bracelet qui va permettre de reconnaître avec précision ce que fait la main de l’utilisateur. Certes, Meta aurait pu faire comme sur les casques Quest et utiliser les caméras afin de reconnaître la main et éventuellement les mouvements des doigts mais ce n’était pas assez précis. En effet, si c’est assez facile de suivre le mouvement des mains et de reconnaitre le fameux “Pincer pour Valider”, le Projet Orion est quelque peu plus ambitieux. On peut donc ainsi pincer avec son index pour valider, pincer avec le majeur pour revenir au menu d’accueil (on économise les gestes, hein Apple ?) mais on peut aussi scroller en fermant sa main et en utilisant son pouce comme si on avait une molette dans la main.

On a essayé bien évidemment essayer tout ça et c’était bluffant de réactivité. Alors comment, ça marche ? C’est justement grâce au bracelet qui intègre la technologie EMG (Electromyogramme) et qui permet d’enregistrer l’activité électrique des muscles. Du coup, le bracelet est capable de comprendre quand on utilise son index, son majeur, son pouce, ou encore n’importe quel combinaison. C’est vraiment surprenant au départ, mais après 30 secondes d’explication, tout était intégré. En plus de cela, Meta a intégré des retours haptiques, ce qui permet d’avoir un retour sur nos actions. Pratique.

Orion 04© Meta aurait la Vision

On le sait maintenant, le bracelet apporte beaucoup plus que prévu et c’est une vraie innovation mais comme on le sait déjà, rien ne remplace la vue pour contrôler et naviguer dans une interface spatiale. Aussi, on retrouve des capteurs à l’intérieur des lunettes qui permet de suivre les yeux des utilisateurs. Quand on porte les lunettes pour la première fois, on passe par une phase de configuration comme sur l’Apple Vision Pro. Des points apparaissent et on doit les regarder puis les valider. N’étant pas un utilisateur quotidien de l’Apple Vision Pro (comme 100% des possesseurs on en est sûr), il a fallu se réhabituer un tout petit peu (30 secondes encore) mais une fois de nouveau dans le bain de l’informatique spatial, c’est super instinctif. On passe d’une fenêtre à l’autres sans soucis.

Selon Meta, le Projet Orion propose un angle de vision de 70°. C’est donc un peu étriqué mais pour le constructeur américain, cela permet de continuer à avoir une vision correcte du monde extérieur. Oui, parce qu’on le rappelle, la différence avec un simple casque de Réalité Virtuelle comme l’Apple Vision Pro, c’est qu’on est en présence de lunettes de Réalité Augmentée. Le système d’exploitation RA de Meta se superpose sur la réalité !

Orion 02© De l’informatique spatiale

On l’a dit plus haut à plusieurs reprises, les lunettes du Projet Orion de Meta, c’est pour faire simple un ordinateur de la forme d’une paire de lunettes et donc sur le bout de son nez. Pour le coup, Meta propose un système d’exploitation dédié qui pourra gérer jusqu’à trois fenêtres et lancer ses applications. Sans surprise, on retrouve des applications comme WhatsApp, Instagram ou encore une navigateur internet. Le système d’exploitation est très similaire à ce qu’on connait avec une croix en haut de l’application lancée qui nous permettra de fermer l’application, une grille d’applications sur la page d’accueil et une barre en bas de l’affichage qui permet non seulement de revenir à la page d’accueil mais aussi de déplacer les fenêtres. Oui, c’est très similaire à ce qu’on connait sur Meta Quest et Apple Vision Pro. On peut aussi par exemple ancrer des fenêtres d’applications dans son espace et tourner autour. Il suffit alors d’un pincement avec son majeur pour rapporter les fenêtres d’applications devant soi. Pratique.

On a même pu essayer une application de visio via Messenger. Si on voyait bien notre correspondant, ce dernier ne pouvait pas nous voir puisqu’il n’y a pas d’avatars à ce jour et comme on porte sur le nez le Projet Orion, impossible de se filmer. Mais ce n’est pas tout, parce que Meta, c’est aussi Meta AI et une forte inspiration de ce qu’on connait avec les Ray-Ban Meta. Ainsi, en fermant sa main et en appuyant deux fois avec son pouce, on peut lancer Meta AI et lui poser n’importe quelle question. Ainsi, on était en face de différents ingrédients et on a pu demander à Meta AI de nous proposer une recette à partir de ces ingrédients. Si on avait été sur les Ray-Ban Meta, on aurait eu une dictée et on aurait été vite perdu. L’avantage du Projet Orion et donc des lunettes de Réalité Augmentée, c’est qu’Orion a pu afficher ce qu’il a reconnu et surtout sur une nouvelle fenêtre la recette qu’il a trouvé. Du coup, si on est dans une cuisine, cela nous permet de cuisiner avec toutes les infos en permanence en face de nous. Pas de besoin de revenir sur une tablette ou un smartphone qui s’est peut-être mis en veille entre temps.

Et enfin, on a même pu tester un jeu en Réalité Augmentée, une sorte de Pong en 3D. Le but était de tester la reconnaissance en temps réel du mouvement de nos mains et sans surprise, cela fonctionne très bien. Malheureusement, on a perdu contre la personne qui m’a fait la démo. On a eu honte, désolé.

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