McLaren avait-elle une chance de battre Max Verstappen à Suzuka ? Après la course, Lando Norris a donné l’impression que son équipe n’avait même pas tenté de le faire, en déplorant une stratégie identique à celle du pilote Red Bull, puisqu’ils ont changé de pneus au même tour, sur un circuit où les dépassements sont très difficiles.

« Peut-être aurions-nous pu essayer un peu plus de stratégie et tenter un overcut ou un undercut », a souligné l’Anglais, ce à quoi McLaren a répondu que la situation n’était pas si simple.

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Selon le patron de l’équipe, Andrea Stella, l’undercut, donc un arrêt anticipé pour profiter des pneus neufs avant un rival, aurait obligé à décaler aussi la stratégie d’Oscar Piastri et l’aurait placé sous la menace de George Russell. Quant à l’overcut, allonger le relais pour rouler avec le champ libre à son rythme, il aurait été inefficace selon le même Stella, face à des pilotes « plus rapides » grâce à leurs pneus neufs.

Avec cet argument, Stella a confirmé que l’undercut pouvait apporter un avantage dans les performances… et Christian Horner pense aussi que McLaren aurait pu profiter de cet outil. « L’undercut était assez puissant », a déclaré le patron de Red Bull après la course. « Je pense qu’il y a des ‘avec des si’ tout le long de la voie des stands. »

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Max Verstappen et Christian Horner dans le parc fermé.

Photo de: Zak Mauger / Motorsport Images

Avant la course, Horner s’attendait justement à un pari stratégique pour l’une des McLaren, potentiellement aux dépens de Verstappen. « Avec deux voitures dans la lutte, c’est difficile de couvrir les deux », redoutait-il au micro de Sky Sports F1 sur la grille de départ.

Une équité nuisible aux performances ?

Dans ses explications sur la stratégie, Stella a mis en avant la volonté de McLaren de ne défavoriser aucun pilote et selon Horner, cette approche mène à une certaine frilosité dans les choix effectués en course. Alors que Red Bull se concentre pleinement sur Max Verstappen, McLaren refuse de favoriser Lando Norris ou Oscar Piastri, ce qui limite la possibilité de se servir de l’un pour que l’autre bénéficie d’une stratégie plus optimale.

« Je pense que leur problème est qu’ils ont deux pilotes qui se battent pour le titre. Je suppose que la difficulté est qu’ils ont fait le pari de les laisser s’affronter. [Les stratégies vues à Suzuka] sont le compromis qui vient irrémédiablement avec ça. »

Ils ont fait un appel factice avec Lando, qui n’avait aucun sens pour nous parce qu’il serait juste reparti dans le trafic.

Dans ce contexte, Red Bull a pu parfaitement anticiper la stratégie de McLaren au GP du Japon. L’équipe n’a d’abord pas cru au premier appel fait à Norris et finalement annulé, et a ensuite compris quand il allait véritablement changer de pneus. « McLaren a choisi d’arrêter Oscar en premier », a rappelé Horner. « Mais avant ça, ils ont fait un appel factice avec Lando, qui n’avait aucun sens pour nous parce qu’il serait juste reparti dans le trafic. »

« Nous sommes restés fidèles à notre plan, nous n’avons pas réagi au piège. Puis ils ont arrêté Oscar et il était évident qu’ils allaient arrêter Lando au tour suivant. [Arrêter Verstappen à ce moment-là] était une manière de couvrir Lando. »

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Max Verstappen n’a jamais été véritablement menacé par Lando Norris et Oscar Piastri.

Photo de: Clive Mason/Getty Images

L’arrêt de Verstappen a été le cinquième plus lent de la course, en 3″32, ce qui peut s’expliquer par des modifications parmi les mécaniciens en charge des changements de pneus : « Nous n’avions pas toute l’équipe pour les arrêts. Nous avions une équipe de réserve avec deux membres absents ce week-end. »

À partir de là, l’essentiel était fait puisque la dégradation des pneus était « très faible » et que doubler était très difficile dimanche. « Je ne me rappelle pas avoir vu le moindre dépassement », a déclaré Horner, pour qui les qualifications ont été déterminantes : « Je pense que la plus grosse partie du travail a été faite [samedi]. Je crois que 90% des voitures ont fini à la position qu’elles avaient au départ. »

« Lando a été proche à la sortie des stands et n’a jamais été à ses côtés », a précisé Horner. « Après, pendant 30 tours en pneus durs, Max avait le rythme pour couvrir tout ce que McLaren pouvait tenter. À certains moments c’était Lando, la minute d’Après Oscar semblait très rapide. Mais comme vous avez pu le voir, les dépassements étaient presque négligeables dans tout le plateau. »

Propos recueillis par Erwin Jaeggi

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Vincent Lalanne-Sicaud

Formule 1

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