Depuis leur quart de finale de Champions Cup perdu face à Toulouse, les Varois sont dans le dur. Mais ils restent accrochés à leur troisième place avant d’aller à Pau.

Une invincibilité à domicile qui a volé en éclats. De manière spectaculaire, un cinglant 50-16. Certes la rencontre au sommet entre Toulonnais et Toulousains avait été délocalisée au Stade Vélodrome de Marseille, mais le RCT n’est donc plus invaincu à domicile cette saison. Seul l’Aviron Bayonnais est encore dans ce cas. Fin de série pour le RCT plombé par l’expulsion de son demi de mêlée et maître à jouer Baptiste Serin (suspendu jusqu’au 18 mai après avoir écopé de deux cartons jaunes). «C’est une grosse déception. Tu ne peux pas jouer Toulouse dans ces conditions, déplorait à chaud le manager varois Pierre Mignoni. Il n’y a pas grand-chose à dire. Quand tu joues 60 minutes à 14 ou 13 joueurs, c’est compliqué. Il n’y a rien à dire sur le match.» 

La dynamique s’est cassée en un mois. La défaite sur le fil face à Toulouse (18-21) en quarts de finale de la Champions Cup a finalement laissé plus de traces que l’on pensait. Le club au muguet a su rebondir rapidement en dominant Clermont à Mayol (31-24) mais il a brutalement rechuté ensuite sur la pelouse du promu Vannes (29-19) puis face à Toulouse (16-50). Mots durs du troisième-ligne Esteban Abadie au micro de Canal + : «En prendre 50 ici, c’est honteux. Ce n’est pas notre équipe, notre visage. Certes, c’est une très belle équipe de Toulouse, mais aujourd’hui (samedi) on a eu ce que l’on méritait. Trop d’indiscipline. On n’a pas réussi à les mettre à mal une seule fois. À la fin, le score est lourd, mais mérité…»

On va fermer nos gueules et se remettre au boulot

Esteban Abadie

Pour le pilier international Dany Priso, interrogé par Var Matin, il y a «de la colère, parce que, ce qu’on a produit sur le terrain, tu ne peux pas l’accepter. Pour Toulouse, prendre 50 grains à la maison, c’est inadmissible. Ce n’est pas l’image du club qu’on a construit cette saison. Ne pas avoir de répondant comme ça, ce n’est pas nous. Ça ne doit plus se reproduire. Mais Pierre Mignoni entend remobiliser ses troupes : «On va rester ensemble, même si des gens vont nous lâcher à mon sens. Ça fait partie du jeu. Ce soir, on est déçus surtout pour l’ensemble de nos supporters de Toulon mais aussi de la Région Sud. On a eu trop de complications pour rivaliser.» Le technicien toulonnais a ensuite précisé sa pensée auprès du podcast Les causeries de la Rade, avançant sa pique ne concernait pas les supporters toulonnais mais plutôt certaines personnes dans l’environnement du club.

À Toulon, «tout est différent» annonce le slogan du RCT. C’est le cas. Car, malgré trois défaites en quatre matches, la situation est loin d’être alarmante, le club est toujours troisième au classement et il reste accroché aux basques (deux points) de Bordeaux-Bègles, qui a aussi lourdement trébuché à Montpellier. «On est troisième du championnat, ce n’est pas la place que l’on mérite actuellement. On va fermer nos gueules et se remettre au boulot, assène néanmoins Esteban Abadie. On ne peut pas gagner le match avec la défense. Mais rien n’est perdu. L’objectif est de se qualifier, on fera tout pour.»

«Depuis ce quart de finale, on est dans le dur»

Une réaction est donc attendue ce samedi face à la Section Paloise, qui sort d’un succès sur la pelouse de Lyon (27-29). On a connu des endroits plus tranquilles hostiles que le Hameau pour se relancer. «Il reste trois matchs. Ce n’est pas la fin de la saison. On va voir notre réaction», insiste Pierre Mignoni. Et d’ajouter : «Il faut se reconcentrer vers Pau, avec la tête haute. On est capable de faire mieux. On est capable de jouer un autre rugby. On est capable d’être plus dangereux. Depuis ce quart de finale, on est dans le dur. Il faut relever la tête, il ne faut pas se lâcher et rester ensemble.» Rallumer la flamme.