L’Assurance Maladie annonce avoir déconventionné, à compter de ce lundi 7 avril 2025, « sept centres de santé d’un même réseau », sans préciser le nom dudit réseau. Six centres implantés en Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est, Bretagne, Île-de-France et Normandie sont déconventionnés pour cinq ans, le septième, en Bourgogne-Franche-Comté, pour quatre ans. Selon nos informations, il s’agit d’Ophtalmologie express dont le centre lorientais avait été perquisitionné en janvier 2024 dans le cadre de soupçons de malversations. Ce lundi, Steeve Krief, fondateur du groupe, s’est exprimé sur LinkedIn : « Aujourd’hui, mon groupe meurt. Il meurt parce que l’État n’a pas su tenir ses promesses, cédant sous la pression de ses geôliers ». Conséquence immédiate pour les patients, les consultations ne sont plus remboursées par la Sécurité sociale. À noter que le centre lorientais serait fermé mais un répondeur indique qu’il est possible de prendre rendez-vous en passant par Doctolib alors que la plateforme précise que « la réservation n’est pas disponible ».
Des plaintes dès 2023
La décision de l’Assurance Maladie fait suite « au repérage d’incohérences dans les facturations de plusieurs centres » qui avaient conduit « la Caisse nationale de l’Assurance Maladie à lancer, en 2023, une task-force nationale pour contrôler l’activité de l’ensemble du réseau concerné, soit neuf centres de santé. Des plaintes pénales ont été déposées à l’automne 2023 pour signaler à la Justice les premiers faits présumés frauduleux constatés dans ces centres. La task-force nationale a ensuite coordonné les enquêtes de terrain, menées en janvier 2024, en étroite collaboration avec les services de gendarmerie et l’Office central de lutte contre le travail illégal. »
Plus de 6,6 millions d’euros de préjudice
Dans son communiqué, l’Assurance Maladie précise que « ces investigations ont révélé des facturations d’actes non réalisés, des actes réalisés sans la présence d’ophtalmologue ou d’orthoptiste, ou encore des facturations systématiques d’actes médicaux sur consignes données au personnel, sans lien avec l’état médical du patient. » Le préjudice financier global pour l’Assurance Maladie dépasse les 6,6 millions d’euros.