Par

Julien Bouteiller

Publié le

17 mai 2025 à 12h00

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie, mettons en lumière  celles et ceux qui, à Rouen en Seine-Maritime, trouvent dans l’art un moyen d’exprimer leur identité et de se libérer des normes imposées par la société. Car c’est aussi dans les ateliers, les galeries, les rues et sur les réseaux sociaux que la fierté LGBTI+ s’exprime, portée par des artistes engagés.

L’art comme outil de visibilité

Parmi ces artistes, Mateo, alias Graougraou, mêle art et confection de vêtements pour faire émerger des personnes souvent invisibilisés. « Je veux mettre en avant mes amis queer à travers des projets tel que le défilé auquel j’ai pu les faire participer », confie-t-il. Ses créations, en décalage avec les normes sociétales, deviennent un moyen d’expression personnelle, « une manière de m’exprimer, et de m’affirmer ».

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D’autres adoptent une posture plus frontale dans leur engagement artistique. Chloé Kelly Miller, artiste peintre, mais aussi sculptrice, photographe qui performe dans l’art, est régulièrement victime de violences en raison de son identité sexuelle, quelque chose qu’elle ne ressent pas dans le monde artistique. « C’est l’endroit où je me sens le plus d’exprimer qui je suis au sein de ce pays. » Un espace qu’elle investit pour continuer à lutter et transmettre en « mettant en lumière les minorités ».

Perpétuer une mémoire queer

Tous les artistes ne revendiquent pas leur militantisme de façon explicite, mais chacun et chacune participe à nourrir une culture queer. Chloé Kelly Miller, notamment, cherche à « transmettre une histoire, pour ne pas oublier ».

C’est l’ambition de son œuvre Le Passeur, qui sera inaugurée en novembre 2025, au square Verdrel à Rouen en Seine-Maritime, pour que les discriminations subies ne tombent pas dans l’oubli. « J’en suis très fière », affirme-t-elle, heureuse de contribuer à la lutte grâce à son art.

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Spectatrice mais aussi illustratrice digitale, Grace, alias Artybishh, se souvient avoir été profondément marquée par une exposition queer : « Ce qui m’a touchée, c’est la manière dont l’artiste représentait des icônes queer de son entourage à travers la peinture ».

Des messages pour celles et ceux qui n’osent pas

À celles et ceux qui n’osent pas encore s’affirmer, Mateo adresse un message fort : « Entoure-toi de personnes queer, de gens ouverts à tes projets artistiques. Ce sont des piliers qui aident à traverser la violence sociale qu’on peut subir’.

Artybishh ajoute : « Ça ne sert à rien de rester bloqué derrière ce qu’on attend de nous ». Et tous deux de conclure d’une même voix : « On a qu’une vie, il faut y aller ».

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Chloé Kelly Miller, quant à elle, regrette « que cette journée du 17 mai existe encore. Il faut lutter tous les jours, en parler, se soutenir, on a le droit d’être nous-mêmes, heureux et libres ». 

Noèmie Vasse

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