Ludovic Lassagne, maire du Faou, avait le sourire, ce vendredi 16 mai 2025. « Notre chère petite Fuite en Égypte va retrouver tout son éclat ! », annonçait-il à l’heure de recevoir un chèque de 8 000 € pour restaurer cette sculpture du XVIe siècle en bois polychrome de 43 centimètres de haut. Celle-ci représente la fuite de la sainte famille en Égypte (Jésus, Marie et Joseph) pour échapper au massacre des nouveau-nés de Bethléem, ordonné par le roi Hérode. La somme providentielle de 8 000 € émane du concours, organisé par la Fondation pour la sauvegarde de l’art français et auquel le groupe Allianz apporte son mécénat. Les Faouistes se sont mobilisés en masse pour leur statue. La Fuite en Égypte a, en effet, rassemblé 5 646 voix lors du vote en ligne, devançant pour la première place le panneau publicitaire en céramique de Pont-Aven de 80 voix !

Du Faou à Landerneau en passant par Quimper…

Cette opération va donc permettre au « petit bijou » du Faou de reprendre des couleurs et d’être enfin exposer comme il se doit ! Car la statue aura voyagé au cours des siècles derniers. De la feue chapelle Saint-Joseph où elle trônait en 1541, elle a ensuite été confiée à une famille de Landerneau fin XVIIIe pour la protéger de la destruction à la Révolution. Elle est restituée un siècle plus tard au conseil paroissial du Faou, avant d’être ensuite conservée à l’évêché de Quimper… C’est là que Mad Danguy des Déserts, historienne locale du Faou, l’a retrouvée en 1986 et qu’elle a ensuite pu être admirée un temps à la Maison de Pays du Faou, avant que celle-ci ne change de fonction.

La restauration de la Fuite en Égypte va nécessiter un traitement antifongique et antiparasitaire, « ainsi que la stabilisation des couches de peinture pour rétablir la finesse et l’éclat d’origine de la sculpture ». « Cette œuvre est rare de par sa petite taille et la finesse des traits des personnages », rappelle le maire Ludovic Lassagne. L’élu précise également que La fuite en Égypte du Faou est inscrite aux Monuments historiques. « On attend désormais son classement au niveau national ». La municipalité projette, par ailleurs, de créer une « salle aux trésors » dans la deuxième sacristie de l’église Saint-Sauveur. La fuite en Égypte y aura sa place, ainsi qu’une vingtaine d’autres objets d’art, notamment de l’orfèvrerie religieuse du XVe et XVIe siècle. « Ils seront exposés et accessibles toute l’année à tous les publics », explique le maire. Une étude est lancée en ce sens pour sécuriser les lieux et créer une muséographie.