Par
Manuel Rodriguez
Publié le
17 mai 2025 à 8h40
C’est peu dire que la Coursive, le Centre d’interprétation de l’architecture et des patrimoine (C fait parler dans Fougères (Ille-et-Vilaine). Son apparence, le choix des matériaux, son coût, sont sujets à débat dans l’enceinte du conseil municipal, mais aussi sur les réseaux sociaux ou entre habitants.
« Développer une forme de continuité tout en marquant une intervention contemporaine »
Daniel Mézaros, architecte et scénographe, était évidemment présent à l’inauguration de ce nouvel équipement culturel phare de la ville.
Il a longuement développé le parti pris de son cabinet, Projectiles, dans cette réalisation : « C’est un projet qui nous a fortement interpellés car nous avons dû réfléchir à ce qui constitue l’histoire de la ville, ce qui la caractérise et la richesse de ses patrimoines ; réfléchir à un projet architectural qui porte en lui-même, dans sa volumétrie, dans sa morphologie, la coexistence entre le passé et une approche plus contemporaine. »
L’architecte de la Coursive Daniel Mézaros (à droite), a longuement expliqué comment son équipe avait travaillé. ©La Chronique républicaine / Manuel Rodriguez
Ce qui nous importait, en priorité : ne falsifier l’essence architecturale des bâtiments existants à travers un travail de restauration et affirmer une modernité architecturale, contemporaine.
Daniel Mézaros, architecte et scénographe de la Coursive
Il voit « des liens » entre les deux : « L’extension se caractérise par une forme et une volumétrie qui se rapproche du bâtiment auquel elle vient se raccrocher. Et il y a la minéralité : les trois bâtiments existants se caractérisent par l’usage de la pierre avec des teintes différentes en fonction des époques de construction. Nous avons cherché à poursuivre, d’une certaine manière, avec un béton travaillé avec une certaine rugosité ».
Il précise que les teintes ont également été travaillées et que tout a fait l’objet d’échanges avec l’architecte des bâtiments de France.
La Coursive, vue depuis le boulevard Faucheux, à Fougères (Ille-et-Vilaine). ©La Chronique républicaine / Manuel Rodriguez
En résumé, « il s’agissait de permettre et de développer une forme de continuité tout en marquant une intervention contemporaine dans un cadre patrimonial donné par la présence du château, un contexte exceptionnel ».
« Les espaces, à l’intérieur, sont en continuité »
Le cabinet parisien a également réalisé la scénographie de la Coursive.
Les espaces, à l’intérieur, sont en continuité, d’une extrémité à l’autre. Il n’y a pas de rupture entre les différents bâtiments. On passe d’un bâtiment à l’autre à travers des ambiances, des atmosphères intérieures différentes.
Daniel Mézaros
L’architecte poursuit : « Le parcours permanent début au rez-de-chaussée, par cette grande maquette de la ville qui permet de comprendre un certain nombre de choses sur la topographie de Fougères, un élément essentiel pour comprendre le développement urbain et architectural de la ville ».
Il évoque « une communication visuelle intérieure, verticale » à travers une grande trémie « qui met en relation cette maquette et le parcours permanent qui se développe au premier étage ».
Là encore, prolonge l’architecte, « les espaces sont très ouverts, il n’y a pas de parcours imposé, le visiteur peut aller et venir à sa guise ».
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