Dans les affaires de banditisme, personne n’a jamais rien fait. À défaut d’éléments matériels, les tombereaux de dénégations et d’alibis plus ou moins solides qui se déversent dans les prétoires sont tels que les faits en deviennent parfois presque abstraits. Et puis surgissent les victimes et leurs proches.

Ainsi ce vendredi 16 mai, au terme d’une première semaine de procès devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, le triple assassinat de la cité Bassens, à Marseille, commis 9 ans plus tôt, devient brutalement concret, lorsque la solide carrure de Mohamed s’affaisse en un sanglot sur la barre des témoins. « C’est très dur de revenir ici. Mais moi, j’étais obligé. Pour mon frère », dit-il, la voix soudain cassée par l’émotion.