Environ 400 motards ont manifesté samedi à Paris à l’appel de la Fédération des motards en colère (FFMC) contre l’extension des zones à faibles émissions (ZFE), qui doivent limiter la circulation des véhicules les plus vieux dans les métropoles. Accusées par des élus de tous bords de pénaliser les ménages modestes, les ZFE sont sur la sellette depuis le vote d’un amendement les supprimant, adopté fin mars par des députés lors des travaux préparatoires au projet de loi sur la simplification de la vie économique.

Actuellement, elles limitent la circulation des véhicules Crit’Air 3, des voitures diesel immatriculées avant 2011 et voitures à essence immatriculées avant 2006, dans quelques villes dont la capitale, dans le but de limiter la pollution de l’air. «Faire vivre des classes populaires sous dérogation pour se déplacer chez les riches, c’est inadmissible», a lancé devant l’Hôtel de ville de Paris l’écrivain Alexandre Jardin, qui avec son collectif Les #Gueux avait aussi appelé à manifester, aux côtés de forains et de maires engagés contre l’installation d’éoliennes.

Bientôt une reprise des débats à l’Assemblée

«Ce qu’ils espèrent c’est qu’on se lasse et qu’on arrive après les élections municipales (de 2026), pour nous le balancer dans les dents», a poursuivi Alexandre Jardin au micro. Les motos sont impactées «encore plus injustement que les voitures» alors que les deux-roues polluent «moins» et «prennent moins de place», a déclaré à l’AFP Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC Paris et Petite Couronne.

Initiées en 2019 et étendues en 2021, les ZFE entendent limiter les émissions de particules fines – responsables de maladies respiratoires et de 40.000 décès prématurés par an, selon l’organisme Santé publique France – en excluant de leur périmètre certains véhicules très anciens et polluants, identifiés par les vignettes Crit’Air. Les débats sont censés reprendre le 30 mai dans l’hémicycle et le gouvernement a annoncé qu’il prévoyait un amendement pour rétablir les ZFE.

«On se bat contre les ZFE depuis trois ans, on prêchait dans le désert. On est contents qu’il y ait du monde maintenant», a souligné le député RN du Gard, Pierre Meurin. «Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Tant que le RER sera ce qu’il est, les gens n’auront pas d’autres moyens (que leur véhicule) de rentrer en ville», a souligné à ses côtés le député européen RN Alexandre Varaut. Selon eux, le renouvellement «naturel» du parc automobile suffira à faire baisser la pollution.