Comme le soleil, immuable et éternel, se lève à l’est et se couche à l’ouest, c’était une certitude : un président républicain soutiendra toujours Israël – comme un président démocrate d’ailleurs, tout en se voyant accusé du contraire.

Pourtant, alors que Donald Trump est en tournée au Moyen-Orient cette semaine, il ne passera pas en Israël, et les pressions du gouvernement Nétanyahou n’y ont rien fait. Il a récemment négocié un cessez-le-feu avec les houthistes au Yémen, bien qu’ils affirment ouvertement vouloir continuer leurs frappes contre l’État hébreu. Il a même renvoyé son conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, notamment parce qu’il aurait, dit-on, commis le péché de coordonner des frappes potentielles contre des sites nucléaires iraniens avec des responsables israéliens, sans l’avoir consulté.

Trump n’est certainement pas sur le point de couper les ponts avec Israël (et dans tous les cas, pas pour les raisons humanitaires que beaucoup espèrent à gauche), mais il est de plus en plus clair, à son comportement, que son credo “L’Amérique d’abord” ne connaîtra pas d’exception pour Israël.

Un premier mandat idéal pour Israël

Il était pourtant assez naturel d’attendre de son administration des positions farouchement pro-israéliennes. De fait, les mesures de sa première présidence n’auraient pas pu être plus appréciées par le gouvernement Nétanyahou. Non content de retirer les États-Unis de l’accord de Vienne, Trump avait imposé des “sanctions maximales” et même accru les pressions militaires contre l’Iran, jusqu’à faire assassiner le puissant général iranien Qassem Soleimani.

Dans le champ de la diplomatie, Trump avait fait déménager à Jérusalem l’ambassade américaine en Israël, et ses accords d’Abraham ambitionnaient, pour la première fois, de permettre aux pays du Golfe et à Israël d’afficher leur début de rapprochement contre l’Iran. Israël n’aurait guère pu rêver mieux. Pour la plupart des spécialistes de politique étrangère durant la campagne pour la présidentielle américaine, c’était une évidence : Trump, réélu, apporterait un s