En pleine tempête sur les marchés financiers, une « fake news » attise la tourmente. Les Bourses mondiales ont plongé ce lundi, les yeux rivés sur la moindre déclaration de la Maison-Blanche et des partenaires commerciaux des États-Unis sur les négociations des droits de douane. Plombés par la guerre commerciale lancée par Donald Trump, les marchés financiers guettaient la moindre nouvelle positive pour se relancer. Après avoir, comme les autres, chuté à l’ouverture, la Bourse de New York s’est retournée en début d’après-midi.

Sur fond d’information de presse erronée selon laquelle l’administration Trump aurait pu envisager une pause pour ses droits de douane, à l’exception de la Chine, les marchés ont brièvement tenté de remonter. Vers 14h10 GMT (16h10 à Paris), l’indice américain S&P 500, l’un des plus importants du monde, « est passé de 4 960 points à 5 250 points, soit plus ou moins 5 % de hausse, avant de tout reperdre presque aussi vite », a décrit Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France, auprès de l’AFP. Le Dow Jones aurait lui gagné 0,61 %, l’indice Nasdaq 1,65 %.

L’épisode a duré huit minutes précisément. Si la machine s’est emballée, c’est à cause d’une interview donnée par Kevin Hasset, conseiller économique de Donald Trump, ce lundi sur Fox News. Interrogé sur l’éventualité d’une pause de 90 jours dans l’application des droits de douane, ce dernier a répondu très évasivement que le président américain « décidera ce qu’il décidera ». Des propos repris par la chaîne américaine CNBC, qui y a vu un premier pas vers une pause tarifaire. La nouvelle s’est ensuite rapidement répandue sur les réseaux sociaux, parmi les traders et dans certains médias.

« Des effets démesurés »

Sauf qu’il n’en était rien : les voyants sont brusquement repassés au rouge après un démenti de la Maison-Blanche. « Non seulement Hassett n’a jamais dit cela mais le président a été clair : rien ne doit changer, surtout pas avec la Chine », a indiqué sur X un compte affilié au Bureau ovale. La Maison-Blanche a ensuite fait savoir à CNBC que l’information était une « fake news ».

« C’est un mouvement extrême, qui démontre à quel point la moindre rumeur peut avoir des effets démesurés. Le marché est prêt à réagir très vite, à rebondir de plusieurs pourcents si les nouvelles devenaient un tout petit peu moins anxiogènes », a-t-il poursuivi. À Wall Street, après cet épisode, vers 16h10 GMT, l’indice élargi S&P 500 reculait de 1,97 %. Le Nasdaq, dont la composition est dominée par les entreprises technologiques, cédait 1,73 % et le S&P 500 1,87 %.

En Europe, la Bourse de Francfort qui est revenue en territoire positif quelques instants, a terminé sur une chute de 4,13 %, Londres de 4,38 %, Milan a dégringolé de 5,18 % et Zurich de 5,16 %. La Bourse de Paris a dévissé de 4,78 % et n’avait plus connu chute pareille depuis mars 2022. La Bourse de New York a quant à elle terminé en ordre dispersé, à l’issue d’une séance en dents de scie. Le Dow Jones a perdu 0,91 %, l’indice Nasdaq a grappillé 0,10 %, et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,23 %.