Par

Fabien Binacchi

Publié le

18 mai 2025 à 13h41

Au lendemain de perquisitions dans ses locaux, le député LFI des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu a été entendu près de trois heures ce vendredi 16 mai à Marseille, dans le cadre de l’enquête sur des documents privés volés à un chef d’entreprise, que le parlementaire a diffusés sur ses réseaux sociaux.

« Contrairement à la communication erronée relayée dans la presse et sur les réseaux sociaux, notamment par Sébastien Delogu », les visites des enquêteurs à son domicile et à sa permanence électorale sont « sans aucun lien » avec le signalement que le député marseillais a transmis au procureur de la République le 5 septembre 2024 sur une entreprise de nettoyage, a insisté le parquet de Marseille dans un communiqué.

« Des documents ayant trait à la vie privée »

Sébastien Delogu, son entourage et de nombreux responsables de LFI, dont Jean-Luc Mélenchon, avaient aussitôt dénoncé ces perquisitions, les liant à cette saisie de la justice sur des soupçons d’abus de biens sociaux au sein de Laser Propreté, alors au centre d’un conflit social touchant le nettoyage du métro et de la gare Saint-Charles de Marseille.

Ces perquisitions, menées par la brigade financière, « ont eu lieu dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en octobre 2024 pour vol, recel de vol, mise en danger par révélation d’information relative à la vie privée par communication publique en ligne et atteinte au secret des correspondances », avait indiqué le parquet de Marseille jeudi.

Dans son communiqué de vendredi, il précise qu’elles ont en fait été menées suite au « vol d’une pochette contenant des documents ayant trait à la vie privée » d’Isidore Aragones, éphémère président de Laser Propreté, du 12 septembre à début octobre.

Vidéos : en ce moment sur Actu« Il m’a exposé à un danger réel »

Cet avocat à la retraite, ex-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) de Marseille, se serait rendu compte de ce vol après que son bureau avait été « envahi par une délégation syndicale de la CGT », le 19 septembre 2024.

Cinq jours plus tard, « Sébastien Delogu diffusait sur son compte Instagram, fort de 95.000 abonnés, une grande partie des documents dérobés à Isidore Aragones, évoquant ses liens avec l’État d’Israël, ainsi que ses projets financiers personnels, et en précisant que des gens bienveillants les lui avaient transmis », poursuit le communiqué.

Les perquisitions jeudi avaient « pour objectif de rechercher » ces documents « et de permettre d’identifier les personnes qui ont commis ce vol », détaille encore le parquet.

« Dans le contexte [du conflit au Proche-Orient], c’est ma vie qu’il a exposée, et il m’a exposé à un danger réel, à un grave danger », a témoigné Isidore Aragones auprès de l’AFP.

L’autre enquête est « toujours en cours »

« On a été auditionnés librement, on a fait des déclarations, on est resté sereins », a commenté l’avocat de l’élu, Me Yones Taguelmint, à la sortie de l’audition de Sébastien Delogu vendredi. Le député LFI n’a fait aucune déclaration.

« Évidemment qu’on a hâte que la procédure avance, vraiment dans la globalité, j’insiste sur ça, que tout soit ressorti de ce qui s’est passé, de A à Z », a poursuivi le conseil auprès de l’AFP, répétant que selon lui « il y a une enquête principale » sur les faits dénoncés par Sébastien Delogu le 5 septembre « et il faudrait qu’elle avance ».

Le parquet confirme de son côté qu’« ils ont fait l’objet d’une ouverture d’enquête préliminaire le 16 septembre » et cette dernière est « toujours en cours ».

Avec AFP

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