La séance de qualifications du Grand Prix d’Émilie-Romagne a été bouleversée par plusieurs rebondissements et incidents. Les deux plus impressionnants ayant été les accidents de Yuki Tsunoda et Franco Colapinto, l’un en tout début de Q1, l’autre en toute fin. Heureusement, les deux pilotes s’en sont sortis indemnes.

Le crash de l’Argentin a privé de nombreux pilotes d’une dernière tentative de tour lancé, puisqu’il a perdu sa monoplace juste après que le compte à rebours est passé à zéro. À première vue, seul Oliver Bearman semblait avoir réussi à être passé entre les mailles du filet, en terminant son tour juste avant que le drapeau rouge ne soit déclenché. Néanmoins, après quelques minutes, le temps du Britannique a finalement été effacé par la direction de course, éliminant le pilote Haas de la Q1 en le reléguant au 19e rang sur la grille de départ.

La FIA a toutefois ouvert une enquête afin de s’assurer qu’aucune erreur n’avait été commise dans l’annulation du temps et que Bearman avait bien franchi la ligne d’arrivée après l’activation du drapeau rouge. L’évaluation de l’incident a duré une dizaine de minutes, ce qui a retardé le début de la deuxième partie des qualifications, et a confirmé la décision initiale de l’instance, écourtant la séance du Britannique.

Un incident plus compliqué qu’il n’y paraît
Oliver Bearman (Haas).

Oliver Bearman (Haas).

Photo de: Peter Fox / Getty Images

Pour rappel, au-delà des drapeaux physiques brandis par les commissaires ou des panneaux lumineux le long de la piste, chaque volant de pilote est équipé de LED qui indiquent l’état de la piste, y compris les interruptions de séance. Cela permet aux concurrents de réagir rapidement en cas de drapeau jaune ou rouge.

Après les qualifications, c’est visiblement énervé que Bearman s’est présenté dans le carré des interviews. Remonté face à la décision de la direction de course, il a expliqué ne pas avoir reçu d’alerte sur son volant, ce qui voudrait dire qu’il aurait passé la ligne d’arrivée après le déclenchement du drapeau rouge. 

« Nous recevons le signal rouge sur notre tableau de bord. Pour moi, cela ne s’est produit que bien après que j’aie franchi la ligne », a-t-il argumenté. « En regardant les images extérieures, il est clair qu’aucun drapeau rouge n’était affiché lorsque j’ai passé la ligne. Donc je pense qu’il est totalement injuste que mon tour ait été annulé. »

Des propos confirmés par les caméras embarquées, qui montrent que le drapeau rouge – aussi bien sur les panneaux de bord de piste que sur les LED du volant de la Haas – n’apparaît qu’après que le pilote a franchi la ligne, ce qui aurait dû rendre son tour valable. 

Cependant, la FIA a publié un communiqué officiel à la fin des qualifications, affirmant que le pilote britannique aurait passé la ligne trois secondes après l’activation du drapeau rouge. « Concernant la situation d’Oliver Bearman en Q1, le drapeau rouge a été déclenché à 16:32:17.6. Bearman a franchi la ligne à 16:32:20.9 alors que le signal d’arrêt/drapeau rouge était affiché sur la grille de départ », peut-on lire dans la déclaration de l’instance. 

Oliver Bearman (Haas).

Oliver Bearman (Haas).

Photo de: Sam Bloxham / Motorsport Images via Getty Images

En réalité, les feux rouges (signal d’arrêt) sur la grille de départ ont été activés juste après que Lance Stroll – qui se trouvait quelques secondes devant Bearman – a franchi la ligne, se sont brièvement éteints, puis ont été réactivés après le passage du pilote Haas. 

C’est pourquoi, dans son communiqué, la FIA a précisé que Bearman avait franchi la ligne alors que « le signal d’arrêt/drapeau rouge était affiché sur la grille de départ ». Même s’il n’était pas actif à l’instant exact où Bearman a pris la ligne, les feux orange du feu de départ avaient été brièvement allumés quelques secondes auparavant, ce qui correspond aux temps fournis par la FIA. 

Néanmoins, le message d’activation du drapeau rouge de la direction de course a été communiqué aux équipes à 15:32:22, soit au moins une seconde après que Bearman a franchi la ligne. Alors pourquoi la FIA a-t-elle tout de même décidé de ne pas valider son chrono ? Le règlement prévoit, en réalité, que le déploiement du drapeau rouge doit être accompagné de l’activation des feux orange situés en haut des feux de départ, qui, dans ce cas précis, s’ajoutent à ceux de fin de séance situés en bas. Or, les feux oranges se sont bien éclairés avant que Bearman ne passe la ligne, confirmant la présence d’un drapeau rouge.

Haas demande des clarifications à la FIA 

Alors que les deux VF-25 occuperont les 18e et 19e positions sur la grille de départ du Grand Prix d’Émilie-Romagne, Haas a pris la parole ce dimanche matin concernant l’incident de la veille, expliquant avoir demandé des clarifications à la fédération pour « procéder à une analyse plus approfondie », après s’être entretenue avec l’instance dans la soirée de samedi.

« Après des discussions hier soir avec la FIA, nous avons ensuite demandé des clarifications écrites supplémentaires concernant la prise de décision relative au dernier tour de Q1 d’Ollie Bearman, afin de pouvoir procéder à une analyse plus approfondie. Nous avons également demandé quelles mesures la FIA/la direction de course pourraient mettre en place à l’avenir pour éviter que ce type de situation ne se reproduise, dans l’intérêt de la F1. Une fois l’examen terminé, nous serons mieux informés pour commenter. »

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Téha Courbon

Formule 1

Oliver Bearman

Haas

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