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Rédaction Normandie

Publié le

18 mai 2025 à 16h18

Avec ses millions de vues comptabilisées, Thomas Marty est devenu l’humoriste phénomène des réseaux sociaux et du net. Avec « Allez la bise ! », il s’en ira dresser, le 24 mai au Zénith de Rouen (Seine-Maritime), un portrait familial dont l’humour fait toujours aussi mouche.

Actu : « Allez la bise ! » est un portrait familial entre votre père Pascalou, Moumoune, votre épouse, ou encore votre belle famille bretonne. Est-ce que c’est en parlant ce que vous connaissiez le mieux que le public a pu se reconnaître en vous ?

Thomas Marty : Il est vrai que lorsqu’on arrive sur scène et qu’on veut faire ce métier, il n’y a pas d’école pour écrire des blagues et un spectacle. Donc je suis parti de moi et de ce que je connaissais le mieux, ma famille. Et du coup, je me suis mis à en tirer un portrait et je fais des liens avec eux. Pascalou, mon père, Moumoune, mon épouse bretonne, ainsi que mon grand frère qui est devenu avocat. J’ai pu en tirer un vaste portrait. Mais il est vrai qu’à la fin du spectacle et surtout à travers les rires, on trouve que nous sommes un peu les mêmes, ce qui est assez dingue en soi.

Vous êtes la révélation des réseaux sociaux et du net mais cela demande un investissement chronophage sur l’activité en ligne. Est-ce que ça veut dire que vous êtes voué à cette surabondance de contenus jusqu’à ce que vous puissiez vous en passer ?

TM : Complètement, je le pense aussi. Il y a certes un ou deux artistes qui peuvent sortir comme ça en faisant juste une ou deux vidéos et ça cartonne par la suite. Mais s’il n’y a pas ce phénomène où l’on explose du jour au lendemain, on y est un peu obligé. Ces réseaux sociaux nous tiennent et peuvent faire tenir une carrière. Si on est absents des réseaux sociaux, je vois difficilement comment on pourrait remplir sur des salles surtout avec des jauges aussi conséquentes.

Votre humour requiert drôlerie dans l’observation du quotidien mais aussi de la finauderie. Comment travaillez-vous avec Alexis Le Rossignol, votre compère d’écriture ?

TM : C’est quelque part une question de profondeur même si le sens de l’observation n’est pas toujours évident au quotidien. À titre d’exemple, j’avais sorti une blague sur les cacahuètes à mon père. Et une personne, un jour me dit qu’elle trouve cela quelque peu insignifiant et que selon elle, cela n’intéressait personne. Un jour, je décide de la remettre dans le spectacle et je vois que les gens sont morts de rire. Je sens alors qu’il se passe quelque chose dans la salle. Je mets cette vidéo sur les réseaux sociaux et elle fait plus de 12 millions de vues. Au final, on se rend compte qu’il y a un message à travers tout ça. Il y a une observation, un travail. De là, j’ai compris qu’il fallait que j’aille dans mon sens car ça me fait rire et les gens s’y retrouvent.

Mais au départ, vous faites pas mal de scènes ouvertes dont le Jamel Comedy Club, des festivals. On y ressent également ce côté stand-up…

TM : Dans le stand-up, on nous assène pas mal sur le fait qu’il faut faire passer des messages mais ce n’est pas forcément mon cas. C’est pour ça qu’Alexis, de temps en temps, m’aide à introduire des petits messages et à y mettre un peu de profondeur également. Et cela m’aide car il vient derrière moi, il m’aide et me chapote un peu. C’est comme ça que l’on avance aussi.

Justement, comment assurez-vous ce passage transitionnel vers la scène alors que l’urgence de la blague dans l’instantanéité est primordiale en vidéo.

TM : J’ai envie de dire que c’est le jeu tout simplement. Aujourd’hui, les gens sur les réseaux sociaux sont attirés par le fait qu’il doit y avoir une blague toutes les cinq secondes. Presque comme une mitraillette. Alors que sur un spectacle, certains stand-upper vont avoir blague sur blague mais à un moment, on va lâcher par ce qu’on ne sait pas où est-ce qu’il nous emmène. Ce que les gens aiment dans ce spectacle-là, c’est le jeu, le mime, le temps et le fait que je raconte une histoire. Au bout de deux ou trois ans de scène, je me suis rendu compte qu’il était important d’instaurer une histoire, un contexte et un lieu. Et je vais prendre le temps de narrer la situation comme dans un repas de famille où l’on attend la chute qui fait mouche.

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Ce qui vous caractérise, c’est cet aspect espiègle voire filou qui s’y dégage et plaît beaucoup. Est-ce cela aussi, la marque de fabrique Thomas Marty ?

TM : C’est complètement ça ! Mais cet aspect, je le ressens depuis très longtemps. À l’école, j’étais toujours le plus petit de ma classe et j’étais toujours un peu le petit filou. J’étais au rugby, j’étais toujours le petit demi-mêlé. Dès qu’il y avait un petit coup à faire, c’était toujours moi. (Rires). Je reconnais que cette légère filouterie fait partie de moi et j’aime bien la raconter.

La notion de proximité avec le public paraît essentielle dans « Allez la bise ! ». Est-ce un élément fondamental pour vous, de l’entretenir dans cette relation ?

TM : Oui, tout à fait. C’est pour cette raison que je propose à côté un autre spectacle qui s’appelle « Une soirée entre potes » dans des petites salles. Et j’adore raconter des anecdotes mais surtout écouter celles des gens. Maintenant, je prends ce petit plaisir d’organiser ces petites soirées entre nous. À travers le stand-up, je raconte ces anecdotes où on en rajoute forcément un peu plus. Car il est vrai qu’un spectacle où il y a trop d’impros, cela peut devenir un peu long. Je préfère privilégier un spectacle avec 80 % d’écrit et 20 % d’impro et un autre à côté où il y a que de l’impro. Je prépare le deuxième spectacle où je vais parler un peu du temps qui passe en accentuant sur un côté touchant. Mais avec les mêmes fondamentaux, la famille qui évolue et le fait que je vais devenir papa. J’hésite même à l’intituler, « Le sens de la famille »… Nous verrons.

Au Zénith, avenue des Canadiens, au Grand-Quevilly, samedi 24 mai 2025, à 20 heures.
Tarifs : de 36 à 39 euros.
Billetterie en cliquant ici.

Par notre correspondant Guillaume Bataille

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