De son côté, le gouvernement roumain a dénoncé une «campagne virale de fausses informations» sur les réseaux sociaux, notamment Telegram, visant à «influencer le processus électoral» et portant «une nouvelle fois les marques d’une ingérence russe».
Le fondateur de la messagerie Telegram, Pavel Durov, a accusé ce dimanche 18 mai – sans la nommer – la France d’avoir tenté de commettre une ingérence dans l’élection présidentielle en Roumanie en demandant la suppression de certains messages «conservateurs», ce que le gouvernement français a fermement démenti.
Dans un message publié sur cette application, l’entrepreneur de 40 ans, Russe naturalisé français en 2021, met en cause «un gouvernement d’Europe de l’Ouest», dont il dit «devinez lequel» en donnant un indice : une émoticône en forme de baguette de pain.
«Manœuvre de diversion»
Ce gouvernement, d’après lui, «a approché Telegram, nous demandant de réduire au silence des voix conservatrices en Roumanie avant l’élection présidentielle d’aujourd’hui». «Je m’y suis fermement refusé. Telegram ne restreindra pas les libertés des utilisateurs roumains, ni ne bloquera leurs canaux politiques», écrit Pavel Durov, mis en examen en France depuis août pour une litanie d’infractions relevant de la criminalité organisée, la justice lui reprochant globalement de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur la messagerie.
Dans une réaction publiée sur le réseau social X, le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé des «allégations totalement infondées». «La France rejette catégoriquement ces allégations et appelle chacun à la responsabilité et au respect de la démocratie roumaine», ajoute le Quai d’Orsay. «Les récentes accusations contre la France ne sont qu’une manœuvre de diversion face aux réelles menaces d’ingérences qui visent la Roumanie. La France appelle tous les acteurs politiques roumains à la responsabilité et la défense de la démocratie», poursuit le ministère
La Roumanie dénonce «les marques d’une ingérence russe»
Le gouvernement roumain a de son côté dénoncé dimanche une «campagne virale de fausses informations» sur les réseaux sociaux, notamment Telegram, visant à «influencer le processus électoral» et portant «une nouvelle fois les marques d’une ingérence russe».
Cette déclaration a été postée sur X par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères peu après le message posté par Pavel Durov.
Un admirateur de Donald Trump contre un pro-européen
Les Roumains votent dimanche pour le second tour de la présidentielle, pour départager un nationaliste admirateur du président américain Donald Trump, qui souhaite mettre fin au soutien à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, George Simion, et un centriste pro-européen, Nicusor Dan.
Lors d’un premier scrutin, annulé par la Cour constitutionnelle roumaine, un candidat d’extrême droite quasi inconnu, Calin Georgescu, avait créé la surprise en novembre après une campagne massive sur TikTok entachée de soupçons d’ingérence russe. Ce ex-haut fonctionnaire a depuis été inculpé et exclu de la nouvelle course, une décision qui a provoqué des manifestations parfois violentes de ses partisans criant au déni de démocratie.