« Nous ne racontons pas seulement des histoires pour survivre, comme Shéhérazade dans’Les mille et une nuits’. Nous les racontons pour vivre ensemble, et apprendre à mieux le faire. » Ces mots sont ceux de Tiago Rodrigues, directeur du Festival d’Avignon. Et de poursuivre : « Être ensemble, c’est se mélanger. »

Les Mille et une nuits au Palais des papes ?

Dans trois mois, la 79e édition du Festival d’Avignon (le In) accueillera des artistes de 21 pays et de trois continents (Europe, Afrique, Asie). Après l’anglais et l’espagnol, Tiago Rodrigues a choisi l’arabe comme langue invitée de l’évènement. Succédant dans ce postulat à Boris Charmatz, la chorégraphe cap-verdienne Marlène Monteiro Freitas sera cette année l’artiste complice du festival.

Elle ouvrira la Cour d’honneur du Palais des papes avec le spectacle NOT, inspiré notamment des Mille et une nuits. Une avant-première est d’ailleurs programmée le 4 juillet pour les publics d’Avignon et alentours.

Ostermeier, Galvan, la Comédie-Française…

Parmi les spectacles qui pourraient être des temps forts de l’édition, le grand retour du metteur en scène berlinois Thomas Ostermeier. Dix ans après son Richard III épique à l’opéra, il montera Le canard sauvage d’après Ibsen à l’opéra d’Avignon.

Autre connaisseuse émérite du Festival d’Avignon, la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker s’emparera, avec Solal Mariotte, de la carrière de Boulbon pour une création intitulée Brel, et articulée autour de la puissance poétique du chanteur belge.

Forcément très scruté, le spectacle à quatre mains, aux Carmes, entre le chorégraphe espagnol Israel Galvan et le dramaturge français Mohamed El Khatib. Titre dudit spectacle : Israel et Mohamed.

Ainsi que La Provence l’avait annoncé le 28 mars dernier, Le Soulier de satin de Paul Claudel revient dans la Cour d’honneur du Palais des papes, 38 ans après y avoir été monté par Antoine Vitez. Il s’agira à chaque représentation d’une nuit de spectacle, proposée par la Comédie-Française. Éric Ruf dirigera sur le plateau Marina Hands, Didier Sandre et leurs camarades qui ont joué à guichets fermés cet hiver à Paris.

Tiago Rodrigues, lui, montera La distance à L’Autre scène de Vedène. Une pièce dont l’action se passe en 2077, autour de la survie de l’humanité.

Une nuit dédiée à Oum Kalthoum avec Camélia Jordana

Parmi la quarantaine de spectacles, plusieurs soirées s’annoncent d’ores et déjà comme des rendez-vous majeurs de l’été avignonnais. Le 14 juillet, au Palais des papes, un raout musical commémorera les 50 ans de la mort de la chanteuse égyptienne Oum Kalthoum. Au micro, ce soir-là, des voix en or, celles de Natacha Atlas, Souad Massi et de Camélia Jordana.

Le metteur en scène suisse Milo Rau supervisera pour sa part un spectacle au Cloître des Carmes le 18 juillet. Le titre se suffit à lui-même. Le procès Pelicot. Il s’agira d’une nuit de lectures, autour des interrogatoires, des plaidoyers et des commentaires autour de ce procès tentaculaire qui, quatre mois durant, a figé le pays, en 2024, à Avignon.

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