Après avoir fait plier les Anglais de Sale, les Toulousains se déplaceront à Mayol dimanche pour défier les Toulonnais. Sans Capuozzo qui a rejoint Dupont à l’infirmerie.

Dans sa quête d’une septième couronne en Champions Cup, le Stade Toulousain va devoir batailler et composer avec de nombreux vents contraires. En quart de finale, les tenants du titre ont longtemps été bousculés – et même bien secoués – par les Anglais de Sale. Avant de faire la différence en deuxième mi-temps pour faire exploser la défense des Sharks de la banlieue de Manchester (38-15). À l’heure du premier bilan, le manager Ugo Mola a loué la qualité de l’adversité : «On a le droit de tomber sur des équipes qui jouent bien au rugby. Il faut arrêter de croire qu’on peut tuer les matchs comme ça, en quelques minutes. Ça n’existe pas, on a eu droit à un vrai match de phase finale. Ils ne nous ont pas rendu la tâche facile.» 

Le talonneur international Julien Marchand préfère, lui, voir le verre à moitié plein, après un premier acte où son équipe a été mise en difficulté. «On n’était pas en face en défense. Il faut qu’on se remette en question. On a subi et couru après le ballon, reconnaît-il. Après quand on a remis la main sur le ballon, il y a eu des choses très positives. Il faut garder ces choses positives.» Même si les Rouge et Noir ont rendu l’une des copies les moins abouties de leur saison, ils ont su faire plier les cinquièmes de la Premiership à l’usure, à l’étouffée. Leur infligeant un cinglant 28-0 au retour des vestiaires. Romain Ntamack, auteur d’un match en dedans, ne mâche pourtant pas ses mots : «On se qualifie « moche », il va falloir en faire bien plus. On n’a pas montré une belle image, ça peut vite s’arrêter si on continue comme ça !» Le fameux «win ugly» cher aux Anglo-Saxons.

Il faut arrêter de croire que Toulouse va mettre 70 points à chaque match. Ce sont les matchs de Super Rugby qui se décantent au bout de 10 minutes

Ugo Mola

Après avoir «joué un peu trop devant la défense et pas toujours trouvé les bonnes solutions et les bons choix» (selon Mola), la machine toulousaine est revenue à «un jeu plus direct» et a fait chavirer le public du Stadium, qui s’était fait une belle frayeur avec ce parachutiste pendu 45 minutes au toit de l’enceinte toulousaine. Et le manager toulousain de rappeler une évidence : «Les matchs durent 80 minutes, ils se construisent et se bâtissent. Il faut arrêter de croire que Toulouse va mettre 70 points à chaque match. Il n’y a que les matchs de Super Rugby (dans l’hémisphère sud) qui se décantent au bout de 10 minutes…»

Pour le Stade Toulousain, le plus dur commence, la suite s’annonce relevée. Le format de la Champions Cup est ainsi mal fait que les Haut-Garonnais, pour n’avoir pas récolté le point de bonus offensif lors de leur victoire en Afrique du Sud chez d’autres Sharks, ont terminé deuxième de leur poule derrière Bordeaux-Bègles (20 points contre 19) et donc cinquième au classement général, même s’ils ont glané plus de points que les trois autres premiers de groupe (Leinster 18, Northampton 16 et Toulon 13). Ce qui, de facto, les prive de l’avantage du terrain pour la suite de la phase finale, les contraignant à se déplacer en quarts puis en demi-finale. Avec, dès dimanche (16h), un choc explosif à venir à Mayol contre le Rugby Club Toulonnais.

Après Dupont, Capuozzo sur le flanc

«Aller jouer ce quart de finale à Mayol, c’est tout d’abord une belle fête, positive Ugo Mola. Toulouse et Toulon sont deux grands clubs du rugby français et européen.» Et de reconnaître que son escouade est habituée à ce genre de matches couperets : «Avec ce groupe, on a l’habitude des phases finales depuis quelques années. Toulon un peu moins, mais ils ont une équipe ultra-compétitive. Force est de reconnaître que Pierre Mignoni  fait du bon boulot.» Mise en garde de Julien Marchand. «On connaît cette équipe, on sait qu’ils sont très solides. On a vu leurs matchs que ce soit en Top 14 ou en Champions Cup, rappelle le talonneur du XV de France. On a toute la semaine pour bien se préparer et se mettre au niveau.» Le combat s’annonce féroce.

Autre problème, Toulouse a encore perdu des forces dans la bataille. Déjà privé de son leader maximo Antoine Dupont, le champion de France et d’Europe en titre va devoir composer sans Ange Capuozzo, gravement touché à une cheville après avoir inscrit son 14e essai de la saison en 19 matches. Pour ne rien arranger, l’international italien était, en plus de ses fulgurances à l’aile ou à l’arrière, capable de dépanner à la mêlée. «On perd un garçon en pleine forme ces derniers temps, il avait réussi à bouleverser l’échiquier de la concurrence à son poste», reconnaît son manager. Une chose est sûre : s’il veut encore aller au bout, sur les deux tableaux, le Stade Toulousain devra cette saison surmonter un paquet d’embûches.

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