« La mairie nous prend pour des imbéciles ». Éric Cicéron, forain et président de l’Union défense active foraine (Udaf) ne digère toujours pas l’annulation pour deux saisons supplémentaires de la foire Saint-Jean de Strasbourg, faute d’emplacement.
Depuis le départ de la fête foraine du Wacken, la mairie a proposé aux forains un site dans le secteur du port du Rhin, jugé trop petit, et un autre à la plaine des Bouchers. Site qui nécessite des travaux d’aménagement. « Dès que la ville s’aménage, on met les forains dehors », déplore le président de l’Udaf. « Notre culture a pourtant été classée au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco. »
Actuellement installés à Metz pour la Foire de Mai, les forains vont prendre la route vers 5 h du matin pour gagner Strasbourg via l’A4 et la M35 (ex-A35). On parle de 70 camions, représentant 150 familles. On ne sait pas pour le moment s’il y aura ou non d’opération escargot sur l’autoroute, mais des difficultés sont sans doute à prévoir. « On sera place de l’Étoile pour le conseil municipal [Le conseil municipal débute à 10 h au centre administratif de la place de l’Étoile], pour défendre un événement qui se déroule depuis 600 ans », promet Éric Cicéron.
Des situations similaires, Éric Cicéron concède en connaître dans plusieurs villes. « Mais ici, nous ne pouvons désormais échanger qu’avec la préfecture ». Les forains avaient été reçus le 6 mars dernier pour une réunion de médiation, lors de laquelle la mairie avait rappelé « le bon avancement du projet » de la plaine des Bouchers, avec une livraison « pour 2027 ». Pas de quoi convaincre la profession : « La municipalité ne se rend pas compte des conséquences, économiques et sociales, d’une telle décision », conclut Éric Cicéron.