Par

Antoine Blanchet

Publié le

16 mai 2025 à 6h04

Un bâtiment vert pour des képis bleus. Ce jeudi 15 mai 2025, la ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a inauguré son nouvel hôtel de police municipale. En l’espace de quatre ans, l’ancien commissariat de police nationale a été remis à neuf et équipé de matériel de pointe. Ce nouvel édifice, construit de manière écologique, illustre la montée en puissance de la police municipale dans la commune dionysienne. « Nous sommes immensément fiers », a déclaré le maire Mathieu Hanotin (PS) lors de l’inauguration. 

Écologique et sécurisé

Mis en chantier en 2020, le nouveau bâtiment a gardé les traits de l’ancien, pour raisons environnementales. Une extension a toutefois été créée. « Elle a été fabriquée en bois, un matériau plus léger », précise l’architecte en charge des travaux. Des panneaux photovoltaïques ont aussi été rajoutés afin d’alimenter le réseau de chaleur. Question végétalisation, un patio a été construit à l’arrière du bâtiment pour plus de fraîcheur. La sécurité du bâtiment a aussi été renforcée : « Un vitrage pare-balles a été installé aux fenêtres et un portail sécurisé a été mis en place dans l’entrée », poursuit l’architecte.

Des équipements à la pointe

Au-delà de cet aspect écologique, l’hôtel de police se veut un modèle de sécurité et de confort pour les agents. Dans la salle de sport flambant neuve, de nombreuses machines pour s’exercer. Dans l’armurerie, des lanceurs de balles de défense à foison. Une salle de formation, nommée en hommage à Clarissa Jean-Philippe, policière tuée à Montrouge (Hauts-de-Seine) en janvier 2015, a aussi été aménagée. Un psychologue est aussi présent pour les agents.

Mais l’une des grandes innovations se trouve dans la salle de réalité virtuelle. Il s’agit d’une salle de tir où un écran remplace les cibles. Ce dernier va diffuser des situations dans lesquelles l’agent va devoir faire usage de son arme. « Un prompteur enregistre les performances et va les évaluer. Les agents viennent s’entraîner une fois par semaine », détaille l’instructeur.

« Le cœur du réacteur »

L’hôtel de police, qui a bénéficié d’une extension, accueille aussi le nouveau centre de supervision urbaine. « C’est un peu le cœur du réacteur, s’amuse le maire. À l’intérieur, une diffusion en temps réel des images de vidéosurveillance étudiées pour faciliter les interventions. « On est passés de 88 à 550 caméras dans la commune. Depuis janvier, nous avons pu récupérer les images diffusées à Pierrefitte« , révèle Mathieu Hanotin.

Juste à côté, une salle de crise. Son but : réunir les acteurs de la sécurité et de la ville en cas de situation exceptionnelle. « Elle peut être utilisée lors de grands évènements ou bien en cas de force majeure comme durant les émeutes de 2023 », illustre l’édile.

Une police municipale en extension

Si la municipalité a vu grand pour cet édifice dont le coût s’élève à 18 millions d’euros, c’est que l’objectif est de faire monter en puissance la police municipale. « À notre arrivée en 2020, il n’y avait qu’une quarantaine de policiers municipaux. Nous sommes actuellement à 120 agents, et nous avons pour objectif d’atteindre un effectif de 150 pour la fin de l’année », explique Mathieu Hanotin. Niveau matériel, la police totalise 15 voitures et une douzaine de motos. 

Au sein de la commune de Seine-Saint-Denis, 4 % du budget annuel est dédié à la police municipale. Pour le maire, l’efficacité de ce déploiement est réelle : « En 2019, nous avions 250 appels à la police municipale chaque mois, nous sommes passés à plus de 40 000 appels mensuels ». 

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