Alors qu’il est invité du sommet «Choose France», le champion de judo a déclaré ce lundi sur CNews/Europe1 que «si demain je m’engage dans la politique, ce ne sera pas pour être ministre des sports mais pour être président de la République».

Ce lundi, le Teddy Riner «légende du judo mondial» laissera, en partie, la place au Teddy Riner «investisseur» à l’occasion de la 8e édition de «Choose France», un sommet destiné à promouvoir la France auprès de deux cents grands patrons du monde entier. Aux côtés du président de la République Emmanuel Macron, maître d’œuvre de cet événement qui se déroulera au Château de Versailles et qui devrait accueillir plus de 200 investisseurs étrangers avec l’ambition d’atteindre «plus d’une cinquantaine d’annonces» pour un total de plus de 20 milliards d’euros, le quintuple champion olympique succédera à un certain Tony Estanguet, qui avait officié dans le même rôle il y a un an, à quelques mois de la cérémonie d’ouverture des JO 2024.

Un choix logique selon le judoka, qui était l’invité ce lundi matin de BFM TV. «Cela fait des années que j’investis dans des sociétés françaises et nous avons besoin d’un tel événement. Il y a un modèle qui s’offre à nous, que ce soit en gastronomie, dans le sport, dans le domaine de l’intelligence artificielle ou de la tech, nous sommes l’une des meilleures nations mondiales. Et je veux dire aujourd’hui à tous ces investisseurs qui viennent nous rendre visite qu’en France, nous sommes prêts, nous sommes bons dans énormément de secteurs. Je veux leur donner confiance et j’estime qu’aujourd’hui, nous en avons besoin. La jeunesse est demandeuse de cela.»

Et Teddy Riner de poursuivre, déjà en mode compétiteur et séducteur : «Je suis entrepreneur depuis que j’ai l’âge de 18 ans. Quand vous êtes sportif de haut niveau, vous partez d’une idée, d’un projet qui consiste à devenir un champion. Même si moi, je préfère dire que je voulais tout gagner. Et cela passe par croire en soi et penser à l’avenir. Du coup, j’ai voulu investir aussi dans des fleurons de l’industrie française, dans des sociétés auxquelles je crois. Tout ne va pas si mal lorsque nous faisons un état des lieux. On constate qu’on nous pique beaucoup de talent et il faut faire en sorte que toute cette jeunesse brillante reste en France pour qu’on continue de grandir ensemble. Il faut leur démontrer qu’on peut gagner ensemble (…) Je crois totalement en la magie de la France, en notre triple A. Si je n’avais pas bénéficié de la qualité de nos infrastructures, je n’aurais pas réussi la carrière que j’ai faite. Et aujourd’hui, je veux rendre à la France ce qu’elle m’a donné.»

Personne ne me corrige…

Teddy Riner

Du côté de l’Élysée, la personnalité et l’aura de Teddy Riner avaient tout pour plaire, d’autant plus qu’aux yeux d’Emmanuel Macron lui-même, de nombreux ponts existent entre le monde du sport et celui de l’économie, de l’entrepreneuriat. D’où la carte blanche qui lui a été donnée ce lundi, dont sourit Teddy Riner lorsqu’il lui est demandé si sa prise de parole avait fait l’objet de quelques corrections. « Personne ne me corrige», a-t-il lâché dans un sourire. Avant d’évoquer son éventuelle envie de s’engager plus en avant dans le monde de la politique à l’issue de sa carrière de sportif de haut niveau, qui devrait prendre fin en 2029, après une dernière croisade olympique à Los Angeles un an auparavant.

«Je ne ferme aucune porte», confie-t-il, comme il l’avait fait au Figaro en mars dans un entretien où il évoquait la première édition de la Riner Cup qu’il a organisée début avril à Levallois. «Je suis un épicurien, ce qui signifie que si demain je m’engage dans une cause, je le ferai bien. Pour l’instant, je suis judoka. Mais souvent, c’est vrai, on me dit qu’on me verrait bien un jour dans le costume de ministre des Sports. Mais pourquoi devrait-on réduire le sportif que je suis à ce seul domaine ? Je vais vous dire, si demain je m’engage dans la politique, ce ne sera pas pour être ministre des sports mais pour être président de la République. Quand je fais quelque chose, c’est pour gagner et être une locomotive.»