Jeter les bases d’une gouvernance pour l’Océan mondial sera la grande affaire de l’UNOC. Co-organisé par la France et le Costa Rica, le sommet des Nations-Unies se tiendra à Nice du 9 au 13 juin. À trois semaines de l’événement, la diplomatie s’active.

« À ce stade, tout est encore ouvert, il y a toujours un suspens avec les États-Unis, admet l’ambassadeur Olivier Poivre d’Arvor, envoyé spécial de la France à Nice. Mais à ce jour, cinquante délégations conduites par des chefs de gouvernement et chefs d’État ont annoncé leur venue. C’est le cas du Brésil. » En amont d’un sommet des Nations-Unies, ce serait un record.

Parmi les bonnes nouvelles annoncées, « l’intérêt très marqué des scientifiques chinois pour l’UNOC », poursuit l’ambassadeur. Quant aux Russes, « ils seront représentés, mais nous n’avons pas la liste de leur délégation ».

Un peu moins d’Américains

La présence, ou pas, de chercheurs de nationalités étrangères sera scrutée de près. De nouveau sur le front américain, « quelques défections sont enregistrées, entre cinq et dix participants », relate Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche CNRS Sorbonne Université, qui relativise la portée de ces absences.

« Nous avons 149 inscrits des États-Unis, ce qui est toujours une très bonne représentation des scientifiques américains, des universités. Si c’est un peu moins que prévu, c’est satisfaisant quand même. »

Au congrès scientifique One Ocean Science, du 3 au 6 juin, 2.252 participants sont inscrits. Cette première séquence sera « le pilier scientifique de l’UNOC3 », développe François Houllier, directeur général de l’Ifremer.

Avec le CNRS, les deux organismes publics de recherche sont co-organisateurs de cette première séquence. « Notre objectif est de fournir aux chefs d’États et à l’ensemble de la société, des connaissances, sur la santé de l’océan. Pour permettre des décisions éclairées. »

Un baromètre, chaque année

« Les initiatives scientifiques », vont se succéder, insiste Olivier Poivre d’Arvor, signe que « l’UNOC3 sera un sommet de combat pour la science ».

En particulier, un baromètre de la connaissance et de la santé des mers du globe sera désormais dévoilé chaque 8 juin. « Il existe un véritable savoir scientifique sur ces enjeux globaux de l’océan, mais il est dispersé, amorce Marina Levy, conseillère Océan de l’IRD (Institut de recherche pour le développement). Ce baromètre va traduire des données complexes en message clair et accessible pour le grand public. »

Starfish, c’est son nom, sera symbolisé par une étoile de mer. Chacune de ses branches pointant vers une facette de l’Océan, indispensable aux grands équilibres du monde vivant.