Par
Jean-Marc Aubert
Publié le
19 mai 2025 à 8h37
; mis à jour le 19 mai 2025 à 10h36
L’information est restée confidentielle : le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a séjourné dans un hôtel proche du centre-ville de Montpellier dans la nuit de vendredi 16 à ce samedi 17 mai 2025, où étaient discrètement présents les agents du Service de la protection -SLDP- et de la CRS 1, spécialement affectée à ses déplacements.
Le cortège est arrivé de Nîmes vendredi vers 21h45, puis escorté depuis le péage de l’autoroute A9-A709 de Baillargues par des policiers de la brigade anticriminalité -Bac- du commissariat central de Montpellier jusqu’à cet hôtel, où Bruno Retailleau a certainement peaufiné ses projets à la tête du parti Les Républicains, dont l’élection des militants était organisée ce week-end. D’ailleurs, samedi, après sa nuit paisible passée à Montpellier, le premier flic de France a été informé des événements les plus graves, a rejoint Paris par avion.
Vendredi soir, Bruno Retailleau arrivait de Nîmes, où il a présenté les perspectives du plan national « Ville sécurité renforcée », succédant aux opérations « Place nette » pour lutter contre les narcotrafiquants, martelant que, « il faut ébranler le système économique de la drogue », annonçant qu’une vingtaine de commerces avaient été fermés par le préfet du Gard pour des infractions diverses, notamment de la contrebande de tabac et révélant l’arrivée prochaine de renforts policiers. En fin d’après-midi, Bruno Retailleau a présidé un meeting à deux jours du vote des adhérents des Républicains pour élire leur nouveau président, auquel assistaient les élus de l’Hérault et du Gard qui ont soutenu sa candidature, avec succès.
En effet, à l’issue des votes ce dimanche soir, le sénateur de Vendée et ministre de l’Intérieur depuis septembre dernier a obtenu 74,3 % des voix face à Laurent Wauquiez. Ancien président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau s’est imposé comme figure du « retour à l’ordre », profitant d’une forte notoriété depuis son entrée au gouvernement. Il incarne une ligne d’autorité sur les questions de sécurité et d’ordre, tout en restant proche du camp présidentiel. Le LR cherche à se repositionner face aux partis Renaissance et RN.
Les félicitations de Stéphan Rossignol
Le maire -LR- de La Grande-Motte, Stéphan Rossignol, un de ses fervents soutiens dans l’Hérault a aussitôt réagi, adressant « mes plus sincères félicitations à Bruno Retailleau, notre ministre de l’Intérieur, désormais élu président du parti Les Républicains. Cette victoire éclatante, avec plus de 74% des voix, marque un tournant décisif pour notre famille politique et plus largement pour la droite républicaine. Après plusieurs mois d’une campagne de terrain exemplaire, menée au gré de ses déplacements ministériels et de nombreuses rencontres avec les militants, Bruno Retailleau a su incarner un projet clair, rassembleur et profondément ancré dans nos valeurs communes ».
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Stéphan Rossignol ajoute que, « Bruno Retailleau a réussi à fédérer largement autour de sa personne et de sa vision, témoignant de sa capacité à unir plutôt qu’à diviser. La Grande-Motte avait d’ailleurs donné le signal, avec plus de 600 personnes présentes lors de la réunion publique. C’est bien la droite républicaine qui en sort renforcée. Le parti Les Républicains a triplé son nombre d’adhérents, devenant ainsi la première force politique de France. Cette progression n’est pas qu’un symbole, c’est une responsabilité. Bruno Retailleau, fort de son expérience, a démontré son efficacité dès ses premières semaines à la tête du ministère de l’Intérieur ».
Quelles missions pour le SDLP ?
On ne parle quasiment jamais du Service de la protection -SDLP- qui opère dans l’ombre du Premier ministre et des ministres. Soutenue par des rondes régulières de la police nationale de Montpellier, le SDLP a surveillé en permanence l’hôtel de Montpellier où Bruno Retailleau a passé la nuit, assure une mission de protection à 360°, grâce à son état-major, à ses trois sous-directions et à ses 1 471 agents triés sur le volet, avec un appui opérationnel et la coordination générale fonctionnant 24h sur 24 et sept jours sur sept en supervisant le dispositif de sûreté du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. En charge de l’appui opérationnel, l’état-major du SDLP comprend les unités informatique, armurerie et transmissions.
Une unité du SDLP assure, sur le territoire français et à l’étranger, la protection rapprochée ou l’accompagnement de sécurité des personnes françaises ou étrangères. Elle comprend sept groupes et deux antennes, à Strasbourg et en Corse, assurent un maillage sur le territoire national. Comme ce fut le cas le week-end dernier à Montpellier, le SDLP peut recevoir le concours de compagnies républicaines de sécurité, notamment de la CRS n°1 qui est mise à sa disposition.
La présence de Bruno Retailleau est survenue après la visite officielle dans l’Hérault, lundi 12 mai, de son bras droit et ministre à l’Intérieur, François-Noël Buffet, lors d’un véritable marathon l’ayant mené auprès des gendarmes, des policiers municipaux et des sapeurs-sapeurs-pompiers du Sdis 34 à Lézignan-la-Cèbe, Gignac, Pignan, Castelnau-le-Lez et La Grande-Motte.
Bureaux de police à la Mosson
Un autre ministre pourrait bien fouler de nouveau notre département bientôt pour inaugurer les bureaux de la police nationale et municipale de Montpellier, désormais opérationnels dans le bâtiment rénové de la résidence Uranus, au coeur de la cité de la Mosson, mais lequel ? Curieusement, lundi 12 mai, cette inauguration n’a pas été inscrite au programme, il est vrai chargé, du ministre rattaché au ministre de l’Intérieur, avec aucune séquence à la direction interdépartementale de la police nationale, la DIPN 34. Présent à Montpellier lundi 26 mai prochain, à titre privé pour animer une conférence de l’Institut Maïmonide, Manuel Valls, ministre des Outre-Mer rattaché à la place Beauvau, coupera t-il le ruban tricolore de ces deux bureaux de police ?
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