Par

Julie Bossart

Publié le

19 mai 2025 à 12h42

Le chanteur israélien Eyal Golan doit se produire ce lundi 19 mai et mardi 20 mai 2025 au Dôme de Paris, dans le 15e arrondissement. Une venue qui ne plaît pas à tout le monde. Elle est notamment dénoncée par des collectifs comme CAPJPO-EuroPalestine ou Tsedek, soutenus par des députés insoumis.

« Gaza doit brûler »

Jeudi dernier, un rassemblement s’était tenu devant le ministère de la Culture pour demander l’interdiction de l’événement, qualifiant l’artiste de 54 ans de « chanteur génocidaire ».

Avant cela, le 23 avril, le groupe LFI à l’Assemblée nationale avait fait de même auprès de la préfecture de Police de Paris.

Eyal Golan est une personnalité controversée dans son propre pays depuis une dizaine d’années. En 2013, il a été à la fois condamné pour évasion fiscale et inquiété dans une affaire d’abus sexuels sur mineures. Si les charges ont été abandonnées contre lui, son père a été condamné pour avoir organisé des rencontres entre son fils et de jeunes fans. Outre ces ennuis judiciaires, ce sont surtout les propos qu’il a tenus dans la foulée de l’attaque du Hamas contre Israël qui ont déclenché une vague hostile à son encontre.

Le 7 octobre 2023, dans un post Instagram, Eyal Golan avait lancé que toute l’enclave palestinienne était « une seule grande cible » et que « Gaza [devait] brûler ». Il a appelé à « l’extermination du peuple palestinien, déclarant sur une chaîne publique qu’il fallait éliminer Gaza et ne pas y laisser âme qui vive », a vilipendé le groupe LFI. Peu après, en Israël, le procureur de l’État indiquait ouvrir une enquête criminelle pour incitation à la violence, relayait The Times of Israel. Le ministre israélien de la Sécurité nationale et chef du parti Force juive lui avait toutefois apporté son soutien.

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À Paris, alors que son premier concert doit se tenir dans quelques heures, LFI enfonce le clou et vient de diffuser sur X à un appel à manifester pour exiger l’interdiction des concerts d’Eyal Golan. « Pas de scène pour l’apologie du génocide à Gaza », martèle le groupe.

Deux arrêtés de la préfecture

Vendredi, la préfecture de Police nous affirmait qu’il n’y avait pas lieu d’interdire l’événement, « les concerts organisés par l’artiste Eyal Golan se jouant dans une salle fermée. S’agissant d’un spectacle d’un artiste, et non d’une manifestation revendicative organisée sur la voie publique, les conditions d’appréciation pour une interdiction venant limiter la liberté d’expression d’un artiste sont restrictives et ne permettent pas, en l’état, de l’envisager. » La manifestation envisagée par LFI pourrait-elle changer la donne ?

Difficile à dire, mais, une chose est sûre, la préfecture a émis dès samedi deux arrêtés. Le premier souligne qu’il y a « un risque sérieux que des rassemblements non déclarés de nature à troubler l’ordre public aient lieu à l’occasion » des deux concerts d’Eyal Golan, et interdit donc tout rassemblement non déclaré dans un vaste périmètre autour du Dôme de Paris ce lundi et demain, dès 16 heures et jusqu’à 2 heures.

Le second arrêté, lui, autorise la captation, l’enregistrement et la diffusion d’images par la direction de l’ordre public dans ce secteur, qui concerne également les Hauts-de-Seine.

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