Selon une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Nature Medicine, plus de 15 000 produits chimiques (FCC pour « food contact chemicals ») ont été identifiés dans l’alimentation. En réalité, les chercheurs estiment que ce nombre pourrait même approcher les 100 000. Si les pesticides se trouvent généralement à des concentrations importantes dans les aliments du quotidien, les FCC peuvent être présents à des niveaux encore plus élevés rapporte le site Study Finds.
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Cette étude établit un lien entre l’exposition généralisée aux produits chimiques et l’augmentation des maladies chroniques comme le diabète, le cancer et l’obésité. Les auteurs dénoncent, notamment, la dangerosité des aliments emballés qui trônent dans les rayons des supermarchés. L’étude pointe également la nocivité des produits de transformation, des équipements pour réchauffer, de certains contenants, etc. Ces « produits chimiques en contact avec les aliments » pourraient présenter un risque plus élevé que les pesticides. En effet, une fois chauffés, les produits chimiques migrent plus facilement dans les aliments.
Bien choisir ses contenants
Dans cette étude, les auteurs dénoncent l’insuffisance des tests de sécurité actuels. En effet, les évaluations chimiques examinent souvent les substances individuellement mais ne prennent pas en compte l’exposition à des mélanges de substances. Ce cocktail explosif est particulièrement préoccupant pour les aliments ultra-transformés. En effet, ces aliments représentent d’importantes sources d’exposition aux produits chimiques en raison des différentes étapes de transformation et de la durée de stockage des produits. Pendant tout ce temps, l’aliment est en contact direct avec l’emballage. « Il est de plus en plus évident que les aliments ultra-transformés emballés sont pratiques et hyper appétissants, mais ils contiennent de nombreux produits chimiques synthétiques et des microplastiques provenant de diverses sources », dénonce Jane Muncke, l’une des auteures de cette étude.
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Pour limiter au maximum l’exposition quotidienne aux contaminants, il est recommandé de se tourner vers des matériaux réutilisables comme le verre ou l’acier inoxydable à la place des plastiques jetables. Les auteurs de cette étude appellent à un renforcement de la réglementation chimique interdisant les substances dangereuses, à l’amélioration des protocoles de test des mélanges chimiques et à la promotion d’alternatives d’emballage plus sûres.
« Tous les emballages alimentaires, équipements de transformation et autres matériaux en contact avec les aliments doivent être soumis à des tests de sécurité adéquats concernant la migration des produits chimiques et des microplastiques en contact avec les aliments, à l’aide de méthodes de test modernes. De nouvelles approches pour tester la migration des microplastiques doivent également être développées », encouragent les auteurs.