Jeudi 15 mai dernier, la LICRA Montpellier a organisé une conférence publique afin d’ouvrir le débat sur le racisme, l’antisémitisme et les discriminations.

© Linda Mansouri / InfOccitanie. Conférence à la Maison des avocats organisée par la Licra Hérault. .

Intitulée « Marianne défigurée : racisme, antisémitisme et discriminations », cette rencontre marque la relance officielle de la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) à Montpellier. À la tête de cette section nouvellement réactivée : Maître Maxime Rosier, avocat et ancien bâtonnier. En ouverture de cette conférence, ce dernier rappelle l’ambition de l’association : réaffirmer les valeurs de la République, notamment l’égalité et la laïcité. « L’universel prime sur le particulier », affirme-t-il en préambule.

Conférence à la Maison des avocats organisée par la Licra Hérault. Photo : Linda Mansouri / InfOccitanie.

Deux invités de marque ont pris part aux échanges

Étienne Gernelle, directeur du journal Le Point, et Abdelkrim Grini, procureur de la République d’Alès étaient présents pour alimenter le débat. Ensemble, ils ont interrogé les limites de la liberté d’expression face à la montée de discours haineux. « Un acte raciste, antisémite ou discriminatoire est une balafre sur la République », ont-ils clarifié. En effet, cette liberté s’exerce dans le cadre fixé par la loi et ne saurait justifier la diffusion de la haine. Par la suite, Maître Maxime Rosier a souligné quelques points d’actualités, à l’image de l’incendie de la synagogue de la Grande-Motte ou un procès pour négationnisme à Montpellier, témoignant d’un climat jugé inquiétant.

Conférence à la Maison des avocats organisée par la Licra Hérault. Photo : Linda Mansouri / InfOccitanie.

La diffusion préoccupante de discours haineux et de stéréotypes dans le débat public

Très attendu, le témoignage du Procureur de la République d’Alès a apporté une dimension personnelle à ces échanges. « La France n’est ni raciste, ni discriminante, ni antisémite. Mais, ce sont des gens qui sont racistes, antisémites et pratiquent la discrimination (…). Cela ne doit pas nous empêcher de nous lever tous les matins et de lutter au quotidien contre cela », confie-t-il.

Témoignage du Procureur de la République d’Alès

Impliqué récemment dans plusieurs affaires sensibles, dont le meurtre d’un fidèle musulman à La Grand-Combe ou une agression antisémite à Anduze, il est lui-même devenu la cible d’amalgames. En effet, un ancien élu du Rassemblement National a cité le nom de Monsieur Grini comme étant celui du meurtrier d’Aboubakar Cissé. Un évènement témoignant de la prolifération des amalgames dans le débat public.

« On associe mon patronyme à la qualité d’un meurtrier »

« Je ne demande pas aux gens de m’aimer, mais au minimum de me respecter (…) On associe mon patronyme à la qualité d’un meurtrier, ce qui est inadmissible quelle que soit la personne visée. Cet amalgame m’a profondément blessé », affirme-t-il. Face à l’intensification des discours racistes, antisémites et discriminatoires, la LICRA Montpellier entend poursuivre ses actions de sensibilisation.