Les bateaux européens pourront continuer de pêcher dans les eaux britanniques et vice-versa, a annoncé lundi le gouvernement britannique.
Le Royaume-Uni et l’Union européenne vont prolonger jusqu’en 2038 leur accord permettant aux bateaux européens de pêcher dans les eaux britanniques et vice-versa, a annoncé lundi le gouvernement britannique. Censé expirer en 2026 et cheval de bataille pour la France en particulier, cette prolongation «assurera stabilité et certitude» aux pêcheurs «sans augmenter la quantité de poissons que les navires de l’UE peuvent capturer dans les eaux britanniques», a affirmé Downing Street dans un communiqué.
Une annonce qui intervient alors que l’Union européenne et le Royaume-Uni souhaitent relancer leurs relations diplomatiques et commerciales. Dans ce cadre, un accord a également été trouvé pour réduire les contrôles sur la nourriture et les végétaux dans leurs futurs échanges. Cet engagement commun «facilitera l’importation et l’exportation de denrées alimentaires et de boissons, en réduisant les formalités administratives qui pesaient sur les entreprises et entraînaient de longues files d’attente aux frontières», est-il détaillé dans le communiqué du gouvernement britannique.
Le Brexit, frein commercial
«Certains contrôles de routine sur les produits animaux et végétaux seront complètement supprimés», est-il souligné. «Le Royaume-Uni pourra également de nouveau vendre divers produits dans l’UE, tels que des hamburgers et des saucisses», est-il précisé. La suppression de ces formalités administratives et douanières constituait une priorité pour les Britanniques. L’UE est de loin leur premier partenaire commercial, mais les exportations du Royaume-Uni vers le continent européen ont reculé de 21% depuis le Brexit et les importations de 7%, souligne le gouvernement britannique.
Le document sur lequel Bruxelles et Londres se sont entendus prévoit la mise en place d’un accord sanitaire et phytosanitaire (SPS) en matière de sécurité alimentaire et de protection des consommateurs. Il prévoit «un alignement dynamique et rapide» du Royaume-Uni sur les règles européennes «tout en tenant compte des procédures constitutionnelles et parlementaires» du pays, avec quelques exceptions possibles. «Cela permettrait que la grande majorité des mouvements d’animaux, de produits d’origine animale, de plantes et de produits végétaux entre la Grande-Bretagne et l’UE s’effectuent sans les certificats ou contrôles actuellement requis», est-il noté.
En cas de désaccord sur l’application de ces normes, un mécanisme de règlement des différends indépendant sera mis en place, mais la Cour de justice de l’Union européenne restera l’autorité en dernier ressort. Le Royaume-Uni, qui devra apporter une contribution financière, sera impliqué en amont des futures décisions phytosanitaires de l’UE, mais sans siéger avec les autres États membres. Parmi les autres mesures économiques sur lesquelles Londres et Bruxelles se sont entendus figure une «coopération plus étroite» sur les quotas d’émission, qui permettra aux entreprises britanniques d’échapper à la taxe carbone de l’UE. Selon Downing Street, l’ensemble de ces mesures doit apporter «près de 9 milliards de livres (10,7 milliards d’euros, NDLR) à l’économie britannique d’ici 2040».