Le nouveau système de tarification des transports de malades en taxi imposé par la Caisse nationale d’assurance maladie ne passe pas auprès des chauffeurs de l’Union syndicale des taxis de l’Isère. Comme partout en France, un mouvement de grève a été enclenché en Isère, ce lundi 19 mai 2025, pour une durée indéterminée. « Aucun transport ne sera assuré durant cette période », annonce l’Union syndicale des taxis de l’Isère (USTI) qui s’excuse auprès des patients et assurés locaux, pour la « gêne occasionnée », tout en comptant sur leur « compréhension ».
Transport de malades : plus de 200 taxis en grève manifestent en Isère ce lundi 19 mai 2025
« Le mouvement est suivi à Grenoble aussi bien au niveau du CHU que devant la préfecture de l’Isère, mais aussi à Vienne et un peu à Voiron », témoignent Florian Baffert de l’USTI et Gary Grand, de l’Union nationale des taxis (UNT), qui estiment à plus de 200 (sur un total de 900 recensés en Isère) le nombre de taxis mobilisés dans le département. On attend un rendez-vous à la préfecture de l’Isère et, si on nous donne du concret, on est prêt à lever le barrage à l’hôpital pour tous converger à la préfecture. »
« L’objectif du mouvement est d’obtenir des avancées face à la concurrence déloyale des VTC et par rapport à la réforme de l’Assurance maladie. »
Le nouveau système imposé au niveau national prévoit l’application d’un forfait de 13 euros pour les quatre premiers kilomètres, puis l’application du tarif kilométrique à compter du cinquième kilomètre parcouru en charge. Des majorations sont prévues en cas de transports de patients pour une hospitalisation ou pour des transports de nuit, le week-end et les jours fériés. Un forfait grande ville (qui ne concerne pas Grenoble) de 15 euros est également prévu.
Crainte de plans de licenciement du fait de la nouvelle tarification © Thomas Richardson – Les chauffeurs de taxi sont présents depuis tôt ce lundi 19 mai sur le parking au niveau de l’entrée Belledonne de l’hôpital Michallon à La Tronche.
« La convention a été adoptée sans discussion alors que nous avions beaucoup de propositions qui tenaient la route, explique Florian Baffert. En particulier, un système de franchise d’un euro à la charge du taxi et applicable à chaque trajet effectué. Cela permettrait de réaliser 150 millions d’euros d’économie sur trois ans sur les 300 millions d’euros demandées à la profession au global. Le problème c’est que personne ne nous écoute. »
Les grévistes réclament la suspension de l’arrêté interministériel publié au Journal officiel dimanche 18 mai 2025. « On demande des discussions. On est conscients de la situation de la France et du fait qu’il faut faire des économies, mais réduire de 30 à 40 % le chiffre d’affaires de nos entreprises, ce n’est pas viable. L’activité transport médical, hors grandes villes, représente 100 % du chiffre d’affaires. On a aussi le problème des taxis de ville qui en font de plus en plus du fait de la concurrence déloyale des tarifs déloyaux des VTC. »
D’où la demande d’obtenir la mise en place de garanties concrètes pour faire cesser la « concurrence déloyale » des VTC et « faire respecter les règles du secteur ».
La nouvelle tarification pourrait entraîner des plans de licenciement, craint Florian Baffert qui emploie 53 salariés. « Aujourd’hui, la moyenne nationale de rentabilité des entreprises de taxi est de 6 %. »