Le groupement d’entreprises Sogetrel-Circet-Cegelec Ouest (groupe Vinci)-Imoptel (idem)-Bage Groupe-Allez a déposé des recours administratifs contre Megalis dans le cadre des travaux de déploiement de la fibre en Bretagne. De quels travaux parle-t-on, précisément ?

Le groupement a été désigné par Megalis pour une partie de la phase 1 des travaux, portant sur le déploiement de 82 000 prises dans les Côtes-d’Armor et en Ille-et-Vilaine. Ce marché a été attribué fin 2016 et devait se terminer fin 2020.

L’échéance n’a toutefois pas été tenue…

On parle d’une infrastructure comme on en construit tous les demi-siècles. Et comme tous les chantiers d’envergure, entre ce qui est imaginé au départ et ce qui est réalisé, il y a toujours des écarts importants dans la conduite du chantier, des aléas à prendre en compte… Nous, nous avons terminé le chantier fin 2024. Quatre ans [de retard, NDLR], ça peut être surprenant, et même choquant pour certains, mais ce n’est pas complètement surprenant pour ce genre de grands projets.

Ces « écarts » et ces « aléas » ont engendré des surcoûts pour le groupement que Megalis contestent et qui vous ont conduit à saisir la justice administrative pour récupérer plus de 30 M€. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’origine du retard ?

Il peut y avoir des aléas exogènes au maître d’ouvrage et au groupement d’entreprises, car on ne peut pas tout prévoir au moment de l’appel d’offres. Ça fait partie de la vie des chantiers. S’il y a des travaux et des aléas imprévisibles – comme le Covid, par exemple, qu’on a un peu tous oublié -, on en discute. Soit on arrive à se mettre d’accord, soit on n’y arrive pas et alors, on bascule dans la voie administrative. Voilà où nous en sommes aujourd’hui.

Que reprochez-vous à Megalis, qui, lui, estime que le groupement d’entreprises a été « défaillant » ?

Nous ne lui reprochons rien. Nous avons des écarts d’appréciation sur ce qui est inclus dans le marché et ce qu’il ne l’est pas, sur les travaux supplémentaires à réaliser, les aléas exogènes… Par respect pour la confidentialité des échanges, je ne peux pas en dire plus.

Après le dépôt des recours, quelle est la suite de la procédure ?

Elle ne dépend pas que de nous. Dans ce dossier, il y a deux parties et le tribunal administratif de Rennes. Des mécanismes existent et nous permettent de continuer d’échanger. Nous sommes sereins sur le fait de trouver un accord équilibré, conforme à l’intérêt de chaque partie.

Quand vous parlez d’échanges, vous pensez notamment à la médiation ?

Par exemple. Le tribunal peut en faire la demande. Nos échanges avec Megalis, aujourd’hui, restent de qualité. Nous sommes fiers d’avoir été choisis pour ce projet, de l’avoir réalisé et terminé.