Un exercice de style maîtrisé, où le duo Festen impose une patte discrète mais immédiatement reconnaissable. Pas de grandiloquence ici, mais un raffinement millimétré, inspiré des années 1930 et 1940. Lignes pures, matières nobles, tons bruns et cognac… Une palette retenue, pensée pour flatter le regard sans jamais l’alourdir. Dès le perron franchi, l’impression est immédiate : une maison de connaisseurs, où chaque détail raconte une histoire. Dans les espaces communs, un mobilier sur-mesure, imaginé pour l’hôtel, décline bois laqué, velours profond, laiton patiné. La moire tendue et les mosaïques de marbres dessinent des jeux de textures subtils, tandis que la lumière, savamment travaillée, sculpte les volumes. Un salon sous verrière sert d’écrin à cette mise en scène feutrée, où le temps semble suspendu.
Déjà à l’origine de projets comme l’hôtel du Couvent à Nice, le Belmond Splendido Mare à Portofino, Les Roches Rouges à Saint-Raphaël ou encore Le Rochechouart à Paris, Charlotte de Tonnac et Hugo Sauzay revendiquent une esthétique à contre-courant, faite de matières, de silences et de gestes justes. Une approche artisanale, au plus près de l’âme des lieux. Dans les chambres, même approche, même précision. Des boiseries texturées, des rideaux épais, des moquettes profondes. Rien ne dépasse, tout se devine. Une élégance sans ostentation, conçue pour ceux qui préfèrent ressentir plutôt que montrer.