« Oh mais, il passe quoi, là ? » Les lycéens qui s’apprêtaient à retourner en cours, ce lundi, vers 13 h 30 et qui savouraient leurs dernières minutes de pause avant de retourner sur les bancs de l’établissement, n’en reviennent pas. Sous leurs yeux, trois véhicules de police se garent en épis devant le grand portail. La dizaine de policiers en uniforme, qui en sort, se poste alors devant l’entrée du lycée et quatre d’entre eux se préparent à contrôler les élèves, en fouillant leurs sacs, avant de les laisser entrer en cours.

Une première à Saint-Chamond

L’opération, menée par la police nationale du Gier, était une première dans cet établissement et à Saint-Chamond. « Nous avons des relations privilégiées avec la police nationale, qui est un partenaire incontournable, » indique, sur place, le proviseur de la Cité scolaire Claude-Lebois, Patrice Mallet. La Cité scolaire regroupe le lycée professionnel et le lycée général et technologique et accueille 1 300 élèves. « Nous étions bien entendu informés de cette opération depuis quelques jours », précise le proviseur, qui voit d’un bon œil ces contrôles « de routine », qui ne se déroulent pas sous son autorité, mais sur la voie publique, à l’extérieur de l’enceinte de l’établissement. « Les élèves sont contrôlés ici en qualité de citoyens », estime-t-il.

De la drogue ou des armes recherchées

« Je n’ai pas de kalachnikov », lâche un élève, avec un sourire un brin provocant. Il devra quand même ouvrir son sac. À quelques exceptions près, la plupart des élèves se prêtent en silence, à la fouille, avant de rentrer dans l’établissement, où des examens de BTS ont notamment lieu en ce moment. Plusieurs membres du personnel de l’établissement, bien qu’en retrait, sont présents aux côtés des policiers.

Pour le lieutenant Franck Vanden, coordinateur de l’opération et chef par intérim du Service local de sécurité publique de la circonscription de police nationale du Gier, il s’agit bien entendu de chercher « ce qui peut être dangereux », en clair de la drogue ou des armes, mais aussi de faire de la pédagogie à l’entrée, en échangeant avec les lycéens et en montrant une présence. « C’est une opération qui est amenée à se renouveler sur d’autres établissements », indique-t-il.

« Une surenchère sécuritaire irresponsable », selon certains syndicats

Les forces de l’ordre avaient déjà mené une opération de ce type au collège Jules-Vallès, à Saint-Etienne, il y a un peu plus d’un mois. Le préfet de la Loire Alexandre Rochatte avait indiqué à cette occasion que « des contrôles seront réalisés aux abords des collèges et lycées nécessitant une vigilance particulière ». La CGT Educ’action s’était offusquée de l’opération et l’avait dénoncée avec virulence : « La question de la violence à l’école est une question grave qui ne peut se traiter à la légère ou par une surenchère sécuritaire irresponsable », avait-elle estimé.

À la Cité scolaire Claude-Lebois, l’opération aura duré environ 45 minutes et n’aura généré aucun trouble visible.