En voilà un garçon qui a bien fait de venir ! De quitter sa Pologne natale et le banc de Zawiercie pour la Touraine. Car Wiktor Rajsner va rentrer cette semaine tout auréolé d’un titre de champion de France. « Je suis probablement un des tout premiers, si ce n’est le premier joueur polonais à gagner ce championnat ! » s’amuse-t-il, s’enthousiasme-t-il.
Aussi discret que sérieux, Wiktor Rajsner a fait sa place au Tours VB. Arrivé en joker médical de Leandro Aracaju, fin janvier, il a saisi chaque opportunité, a clairement ajouté une carte au jeu tourangeau, avec sa présence au filet, la qualité de son service flottant aussi. Sans parler de son calme. Le tout dans un championnat qu’il découvrait, et dont il a pu apprécier l’exigence.
« Chaque opportunité a été bonne pour moi. Cette ligue est très forte, avec des joueurs très techniques et une compétition très serrée. Je suis vraiment content de la décision que j’ai prise de venir. C’était aussi une sorte d’aventure pour moi. » Une aventure gagnante donc, pour lui comme pour le club, avec aussi, et il ne faudrait pas l’oublier, une demi-finale de Coupe CEV dans l’escarcelle.
« J’avais la chair de poule quand je suis rentré »
Alors, samedi, dans cette finale retour de championnat face à Poitiers, c’est bien une nouvelle fois vers Wiktor Rajsner, et non vers Mickael Marshman, que Marcelo Fronckowiak s’est tourné dans le premier set pour suppléer Aracaju au service à 21-22, et distiller en prime une manchette gagnante pour Strehlau (22-22). Puis encore dans le deuxième, et le troisième set. Avec à la clé une dernière plongée dans le chaudron de Grenon. « J’avais la chair de poule quand je suis rentré, raconte le central polonais. L’ambiance était extraordinaire. Les supporteurs nous ont tellement poussés. »
Cette soirée du 17 mai, Wiktor Rajsner n’est donc pas prêt de l’oublier. « C’était une grande soirée, pour le club, pour nous. C’est le 10e titre de champion de France pour Tours, c’est une grande, grande performance. » Et ce n’est pas parce qu’il n’a passé que quatre mois à peine au TVB que ce dixième titre ne revêt pas une saveur tout à fait particulière à ses yeux aussi. « Je n’ai passé que quelques mois ici, mais je me sens proche du club, des gars et ce dixième, il est important aussi pour moi. » En rentrant en Pologne, où le Tours VB est un club connu et reconnu, il pourra se targuer d’avoir été de cette histoire-là.
Zawierce l’a aussi fait vibrer
Le bonheur fut d’autant plus total samedi que, quelques heures avant d’entrer dans Grenon, ses coéquipiers de Zawiercie (parmi lesquels l’ancien Tourangeau Luke Perry) avaient, eux aussi, écrit une page de leur histoire. Et quelle page, en se qualifiant pour la finale de la Ligue des champions, aux dépens de Jasterzebski au tie-break conclu par un… 20-22 ! « Ils ont gagné après un grand match ! C’est énorme pour une petite ville comme cela de réussir une telle performance. Pour moi, c’est un double grand jour ! Je suis doublement heureux ! »