Les deux compères ne vont bientôt plus faire la paire. Débarqués de Narbonne il y a deux ans, Julien Faganas et Alexandre Gabin s’apprêtent à poursuivre leur chemin chacun de leur côté. Ce qui n’est pas tout à fait rien pour ces deux-là qui jouent ensemble depuis quelque dix ans et qui, après avoir remporté ensemble la Challenge Cup avec les Centurions, ont décroché toujours ensemble le titre de champion de France 2025 avec le TVB, samedi 17 mai.
« Cela fait un bout ! », lance le premier, pointu de son état, qui n’avait pas hésité à mettre le cap au nord alors qu’il avait 19 ans avec son pote et aîné, Alexandre Gabin, 22 ans aujourd’hui. « Le TVB nous avait contactés tous les deux en même temps, se remémore le passeur. On s’est dit “ on fonce, on va apprendre ”. »
La Ligue des champions, la pression…
Et ils ont appris, beaucoup. Au contact des joueurs d’expérience, en se frottant à une nouvelle coupe d’Europe, avec la Ligue des champions l’an dernier, eux qui avaient déjà joué la CEV et la Challenge Cup, en vivant aussi la pression inhérente au TVB « et qui est différente des autres clubs ».
Tout n’a pas toujours été simple avec ce défi, complexe sur le papier et pas évident à vivre, d’être n° 2 à la pointe et à la passe, deux postes où les titulaires sont toujours indiscutables. Si Julien Faganas a « quand même eu beaucoup de temps de jeu, surtout l’an dernier », Alexandre Gabin a eu bien moins d’opportunités derrière Zeljko Coric. Y compris en début de saison, avec l’arrivée en joker de Léo Meyer. Une période tout sauf évidente. « Cela a été très compliqué d’avoir été mis un peu de côté, confie-t-il. J’ai joué sur le match de Toulouse (les trois derniers sets) et tout le monde a été content de moi. Cela m’a permis de croire en mes capacités, de reprendre confiance. »
« On a appris beaucoup de choses »
Garder la confiance, en soi et dans le choix fait, c’est forcément un des défis lorsqu’on est doublure. Mais à l’issue de ces deux saisons, ils ne regrettent pas d’avoir relevé le pari de Tours. « Il n’y a pas de regrets du tout, confirme Alexandre Gabin. On a appris beaucoup de choses, que ce soit sur le plan tactique, physique, ou même mental. On a vécu pas mal de choses, il n’y a que du bénéfique. »
« En fait, cela ne peut pas être quelque chose de négatif de jouer au TVB, rebondit son acolyte. Bien sûr, il y a eu du négatif. Et évidemment, quand tu es sur le banc, cela fout les boules. Mais moi, j’en ressors avec beaucoup de positif. On a grandi. »
Envie et besoin de « temps de jeu »
Et après donc cinq années d’apprentissage, trois aux Centurions et deux au TVB, les voilà prêts à voler de leurs propres ailes. Avec un objectif : être titulaire et pouvoir s’exprimer pleinement, montrer et développer leur potentiel. Julien Faganas le fera en Ligue B, à Saint-Quentin. Alexandre Gabin, lui, n’a pas encore sa destination mais il sait ce qu’il veut : « du temps de jeu, du temps de jeu ».
Et puis qui sait… « Moi, je n’ai pas fini tous mes projets ici, lance Julien Faganas. Pour moi, ce n’est pas une fin. J’ai des choses à finir ici. Ce n’est pas un au revoir, mais un à bientôt plutôt… »
Pas d’au revoir non plus entre ces deux-là. Ils se retrouveront forcément du côté de Narbonne. « Et puis on a encore des tournois cet été ! » Et aussi un dernier objectif ensemble à Tours, avec la phase finale élite avenir ce week-end.
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