Des générations de Rennais ont appris à nager dans son bassin décoré de mosaïques Odorico. Mais voilà, la vénérable piscine Saint-Georges, une des rares piscines Art déco encore en activité en France, commence à se faire vieille.
Classée aux Monuments historiques, elle figure parmi les équipements les plus consommateurs d’eau et d’énergie du patrimoine rennais. Passoire thermique, béton abîmé… Ces défauts impliquent des coûts de fonctionnement élevés pour Rennes et ont déjà nécessité des fermetures pour travaux.
Une importante restauration est prévue entre janvier 2028 et juin 2030. Le coût du chantier est estimé à 27 970 000 euros. La Ville précise que la piscine ne sera pas fermée totalement sur l’intégralité de la période.
Outre un remplacement complet des installations techniques, les travaux prévoient une restauration des ouvrages de couverture, une isolation thermique et l’ajout de panneaux absorbants acoustiques. Le bassin, qui présente des fissures, sera remis à neuf.
Retour en 1926
Principal défi de ce chantier : la municipalité souhaite en profiter pour redonner au lieu une apparence proche de celle qu’il avait en 1926, au moment de son ouverture, par exemple en retrouvant les tribunes de jadis. Les mosaïques seront déposées puis remises en place.
Le faux plafond qui surplombe les nageurs sera quant à lui retiré pour redécouvrir la grande voûte en sous-face de toiture. Le jardin nord ouest sera également réaménagé et la fontaine remise en état.
Le chantier demande de conjuguer normes et obligations inhérentes aux monuments historiques. Comment assurer la sécurité des personnes sans toucher à la hauteur des garde-corps ? Que faire du plongeoir, inutilisable en l’état mais qui fait partie du patrimoine ? Enfin, comment déposer le faux plafond pour retrouver du volume sans faire exploser le coût de traitement de l’air, qui représente 60 % des dépenses énergétiques d’un bâtiment ?
« Que de temps perdu », critique l’opposition
Une fois ces défis résolus, la Ville espère que ces travaux permettront de réduire au moins de 20 % les consommations énergétiques et de 10 % les consommations d’eau du bâtiment. Son statut de Monument historique permet également de solliciter des aides financières, notamment, de la fondation du patrimoine et autres acteurs privés.
Antoine Cressard (opposition, Révéler Rennes), a salué la rénovation du « fleuron de notre patrimoine urbain » mais a critiqué son caractère qu’il juge tardif. « Mieux vaut tard que jamais… Si cette restauration avait été lancée en début de mandat, cela aurait permis d’éviter des incidents comme des chutes de béton mettant en danger agents et usagers… Que de temps perdu. »