Sur le port, depuis plusieurs semaines, une armée d’ouvriers s’affaire. Un après l’autre, de nombreux et imposants chapiteaux ont poussé sur les quais. « Contrairement aux trois bâtiments principaux d’Infernet, ceux-là seront démontés dès le lendemain du sommet », rassure Olivier Bettati, délégué général à la mission Unoc (Conférence des Nations unies sur l’océan). En attendant c’est une ville au milieu de la ville qui est en train d’être érigée.

Début juin elle commencera à se peupler. Ce sont d’abord les « sherpas » de l’ONU qui prendront possession des lieux. « Quelque 400 fonctionnaires chargés d’accompagner les négociations entre États », décrypte le Monsieur Unoc de la Ville, en vue d’aboutir à un traité commun pour sauver l’océan. Bureaux, salles de réunion, salons VIP… Mais aussi des data centers, une cuisine centrale, des zones de filtrage, une salle de presse, un studio d’enregistrement, des cabines de traduction simultanée… Toute une logistique est en train de se mettre en place à l’abri de ces tentes blanches. Chaque barnum a sa fonction. On vous dit laquelle.

À chacun son quartier général

Quelques jours avant la conférence qui doit réunir une centaine de chefs d’États et de gouvernements, le périmètre de sécurité commencera à se refermer. Si la ligne 2 du tramway restera en service jusqu’à son terminus, les usagers ne pourront plus passer que par les escaliers donnant sur la place Île-de-Beauté. Sauf ceux qui se rendront au sommet. Pour cela, il faudra être dûment accrédité. Ceux qui n’auront pas encore leur laissez-passer pourront le récupérer dans une première tente dédiée, installée au niveau de la sculpture monumentale de Noël Dolla, au début du quai des Deux-Emmanuel.

Ensuite, il faudra passer un sas de « décontamination » pour entrer dans la zone bleue, sur le quai des Docks. Ce filtrage est composé de deux immenses barnums. Les organisateurs ont volontairement vu grand afin d’éviter tout embouteillage à la pause méridienne. Les participants seront invités à aller déjeuner dans les restaurants du port où ils pourront réserver leur table via une appli dédiée.

Une cuisine sera néanmoins aménagée sur le quai Infernet, entre les bâtiments semi-provisoires. Mais elle ne devrait servir que pour les personnalités les plus sensibles qui peuvent difficilement aller s’attabler en terrasse, comme les chefs d’État. Plusieurs bâtiments en dur du quai de la douane abriteront d’ailleurs des PC de sécurité. Les tentes qui y font face sont des salles de réunion dédiées aux négociations. Il y aura aussi un business center et une salle pour des événements.

À l’entrée du quai Infernet, le premier chapiteau servira de centre média. C’est là que se dérouleront les conférences de presse. Vient ensuite un nouveau barnum, nouvel espace de réunion sur deux niveaux, au plus près de l’immense salle plénière. C’est à l’arrière de ce premier bâtiment semi-provisoire que s’installera la délégation du secrétariat général des nations unies. Les chefs d’États français et costaricain, les deux pays hôtes, prendront quant à eux leur quartier dans la future gare maritime. Entre les deux, d’autres tentes seront dédiées aux officiels onusiens. Enfin un espace ultra-VIP, au pied de la digue, devrait terminer l’agencement de cette ville dans la ville… Qui disposera aussi de data centers et de centrales électriques autonomes!