Chaque année, la même histoire. Depuis le 1er mai, quand le ciel vire au bleu, les plages marseillaises sont prises d’assaut. Pourtant, point de drapeaux hissés aux postes de secours, ni réglementation en vigueur sur le sable, encore moins de toilettes et de douches opérationnelles : la surveillance de la baignade débutera samedi 31 mai. Jusqu’au 31 août. Une période que beaucoup aimeraient voir rallonger.

L’adjoint à la mer lui-même ne désespérait pas de voir débarquer les sauveteurs un peu plus tôt cette saison. « Mais c’est compliqué étant donné les surcoûts », expliquait Hervé Menchon (EELV), le 28 avril, alors qu’il présentait les travaux réalisés sur la plage des Catalans. « On est en train d’étudier la possibilité de surveiller au moins une plage durant les quinze premiers jours de septembre. Mais là encore, ce n’est pas gagné », soufflait-il.

À combien s’élèverait la rallonge nécessaire pour quinze jours de baignade surveillée en plus ? « Aux alentours de 90 000 euros pour deux plages seulement, relève l’adjoint à la mer. Un coût non négligeable sur les finances de la Ville. Se pose aussi la question du ou des sites choisis. On est toujours en cours de réflexion mais prolonger la surveillance sur l’arrière-saison est une ambition forte de la Ville. »

Des projets de réhabilitation en stand-by

À dix jours de l’ouverture de la saison, de Corbières à la Pointe-Rouge, les plages se préparent à l’été. Entre expérimentation environnementale et travaux de dernières minutes, les engins sont de sortie. Sur les plages de Corbières, Bonneveine, Borély et du Prophète, les feuilles mortes de posidonie ne sont pas évacuées mais réutilisées pour faire barrage à la houle.

Sur la plage des Catalans, on revoit le positionnement des installations alors que le périmètre de sécurité a été tracé autour de la tour du Lazaret afin de permettre les fouilles archéologiques. « Des aménagements temporaires, comme des Algeco pour les consignes gratuites, ne seront donc pas installés comme prévu sous les arcades après l’avis des ABF (architectes des bâtiments de France, NDLR) », souligne Hervé Menchon.

À l’anse de Maldormé, depuis le mois de février et l’interdiction de l’usage de la plateforme à la suite de la découverte de fissures dans la roche, les travaux ont permis de sécuriser les lieux.

À Malmousque, l’anse des Bains chauds avait elle aussi été interdite par arrêté préfectoral en mars après l’effondrement partiel d’une dalle, la sécurisation du site est toujours en cours. À Corbières, « des pergolas ont été posées pour apporter plus d’ombre », annonce l’adjoint à la mer.

Un projet de 12 millions d’euros

Et rien de plus. Annoncé dès 2021 par la Ville, le projet à près de 12 millions d’euros pour la réhabilitation des Catalans a fini par se heurter à une procédure judiciaire avec le promoteur de la résidence mitoyenne Sea One. Si la médiation a fini par déboucher sur un consensus, la plateforme d’accès pour les personnes à mobilité réduite, l’ouverture des arcades pour abriter douches et vestiaire et l’implantation de commerces qui devaient être livrés en 2024 sont toujours au point mort.

Le maire avait également affiché sa volonté de « repenser le plus beau rivage du monde » en 2022 mais comme aux Catalans, les projets de réaménagement n’ont toujours pas vu le jour à Corbières.

Du nord au sud de Marseille, on colmate, on répare, on tente de lutter contre l’érosion du littoral. Mais pour les grands projets, rien de neuf sous le soleil.

Les horaires de la baignade surveillée à partir du 31 mai : Corbières, Prophète, Prado Nord, Prado Sud, Huveaune, Bonneveine, Pointe Rouge : de 9h30 à 19h ; Catalans : de 10h à 19h30 ; Sormiou : de 11h à 18h30 ; Frioul : de 10h à 18h.