Aucune pudeur. Benyamin Nétanyahou a réagi lundi à la condamnation de l’offensive militaire de son pays à Gaza par les dirigeants britannique, canadien et français, estimant qu’ils offrent ainsi une «immense récompense» au Hamas.
«En demandant à Israël de mettre fin à une guerre défensive pour notre survie avant que les terroristes du Hamas à notre frontière ne soient détruits, et en exigeant un Etat palestinien, les dirigeants de Londres, Ottawa et Paris offrent une immense récompense pour l’attaque génocidaire contre Israël du 7 Octobre, tout en encourageant de nouvelles atrocités de ce genre», a déclaré le Premier ministre israélien dans un communiqué.
Emmanuel Macron, Keir Starmer et Mark Carney avaient prévenu lundi qu’ils ne resteraient «pas les bras croisés» face aux «actions scandaleuses» du gouvernement israélien à Gaza, menaçant de «mesures concrètes» s’il ne cessait pas son offensive militaire et ne débloquait pas l’aide humanitaire. «Nous sommes déterminés à reconnaître un Etat palestinien en tant que contribution à la réalisation d’une solution à deux Etats et nous sommes prêts à travailler avec d’autres à cette fin», affirment le président français et les Premiers ministres britannique et canadien dans une déclaration conjointe, en référence notamment à la conférence prévue en juin aux Nations unies «pour dégager un consensus international autour de cet objectif».
«Nous nous opposons fermement à l’extension des opérations militaires israéliennes à Gaza», disent les dirigeants, selon lesquels le «niveau de souffrance humaine» est «intolérable» dans l’enclave palestinienne. Ils jugent «tout à fait insuffisante» l’annonce de l’accès octroyé à «une quantité minimale de nourriture» et demandent «au gouvernement israélien d’arrêter ses opérations militaires à Gaza et d’autoriser immédiatement l’entrée de l’aide humanitaire».
Keir Starmer, Mark Carney et Emmanuel Macron condamnent également «le langage odieux utilisé récemment par des membres du gouvernement israélien et la menace agitée d’un déplacement forcé des civils confrontés à la destruction désespérante de Gaza». Tout en reconnaissant le droit d’Israël à se «défendre» contre «le terrorisme» et en demandant «au Hamas de libérer immédiatement les derniers otages qu’il retient si cruellement depuis le 7 octobre 2023», les trois dirigeants estiment que l’escalade menée par les autorités israéliennes est «totalement disproportionnée».
«Si Israël ne met pas fin à la nouvelle offensive militaire et ne lève pas ses restrictions sur l’aide humanitaire, nous prendrons d’autres mesures concrètes en réponse», préviennent-ils sans préciser lesquelles. Ils menacent aussi de «mesures ciblées» si Israël ne met pas fin aux «implantations qui sont illégales et compromettent la viabilité d’un Etat palestinien».
Evoquant la conférence du 18 juin à New York, coprésidée par l’Arabie saoudite et la France, sur la solution à deux Etats, ils promettent de «travailler avec l’Autorité palestinienne, les partenaires régionaux, Israël et les Etats-Unis afin de parvenir à un consensus sur les dispositions à prendre pour l’avenir de Gaza, en s’appuyant sur le plan arabe».