Que se passe-t-il actuellement du côté du chemin de Font-Vive, au Beausset-Vieux? Là-haut, les habitants assistent depuis quelques semaines à une importante opération de défrichement. Huit hectares environ ont déjà été « nettoyés » de leur végétation par leurs propriétaires.
Face à l’émoi suscité, le sujet s’est invité au dernier conseil municipal, relayé par une partie de l’opposition (L’Elan beaussetan et Le Beausset en marche) et, fait exceptionnel, également par des riverains présents à la séance, à qui le maire a même accordé la parole.
Conséquence immédiate du nouveau PLU
On a ainsi appris la raison de cette opération place nette: dans le Plan local d’urbanisme (PLU) fraîchement révisé, cette zone est passée de « naturelle » à « agricole ». On prépare donc « simplement » le terrain pour une prochaine remise en culture.
Il n’empêche que des questions restaient en suspens, donnant à penser que tout n’est peut-être pas si carré. « Le classement d’une partie de cette zone au sein du Parc naturel régional (PNR) de la Sainte-Baume » a-t-il été bien pris en compte, notamment « parce qu’elle abrite des espèces animales et végétales protégées », qui plus est « en pleine période de reproduction »? Etant précisé encore « qu’aucune autorisation de défrichement n’est affichée sur le site, alors même que cette zone est soumise à autorisation préalable, conformément à la carte de la DDTM (1) annexée au PLU, au règlement du PNR et au Code forestier »…
Le 6e adjoint au maire, Bruno Vadon (délégué à l’agriculture, entre autres), a rappelé en préambule que ces changements sont « la traduction de la volonté politique de soutenir et développer l’agriculture sur la commune ». Et que « lors de l’enquête publique sur la révision du PLU, il n’y a pas eu de remarque de la part du PNR et de la DDTM » concernant ce changement de zonage, « ni de contribution (de la part d’administrés) sur ce sujet ».
La préfecture aurait dû donner son feu vert
L’élu a assuré que « les parcelles concernées par le défrichement récent ne font pas l’objet d’un classement, ni de mesures de protection ». Et que « la partie rocailleuse en limite de la barre de l’Abus qui, elle, abrite des espèces endémiques patrimoniales, n’est pas concernée » par les travaux en cours.
En revanche, concernant l’obligation d’autorisation de défrichement, M. Vadon, après avoir confirmé qu’elle est « indispensable dans ce secteur », a stipulé que « c’est une compétence de la DDTM (et donc de la préfecture) et non des services de la commune », dont l’efficacité a été questionnée au cours de ces échanges… « La commune doit cependant en être informée, puisque les pétitionnaires doivent afficher ces autorisations sur le terrain ». Or, « il s’avère que les demandes préalables n’ont pas été faites, ce qui peut donner lieu à des sanctions de la part de la DDTM. » L’adjoint a par ailleurs tenu à « saluer et remercier les riverains, soucieux de la préservation du paysage, de la biodiversité et du respect de la réglementation, qui ont réagi et alerté ». La ville a, depuis, également alerté la DDTM de la situation.
Quid de la biodiversité?
Sans remettre en cause le principe de reconquête agricole, un habitant très impliqué du chemin de Font-Vive s’est montré particulièrement inquiet quant aux « considérations de préservation de la biodiversité », allant même jusqu’à affirmer que des arbres auraient été coupés à un endroit où ce n’était pas autorisé…
Reste donc à espérer que, malgré l’absence de vérifications, les coupes déjà opérées l’ont été dans le respect des règles, ainsi que de la faune et de la flore. Et, surtout, que les autorités, désormais informées, veilleront à la bonne poursuite du chantier, car une vingtaine d’hectares sont encore concernés.
1. Direction départementale des territoires et de la mer.