« Notre colère fera l’histoire », avait prévenu la Fédération nationale des taxis (FNDT) dans son appel au rassemblement. Près d’un millier de taxis se sont rassemblés lundi à Paris pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires sur le transport de malades, et des tensions sont survenues en fin d’après-midi pour lesquelles 64 personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.
Quelque 970 taxis étaient présents dans la capitale pour une manifestation nationale contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC.
Rassemblés dès 6 heures du matin en haut du boulevard Raspail (VIe, VIIe et XIVe arrondissement), au carrefour avec le Boulevard Saint-Germain, des chauffeurs ont laissé leur colère s’exprimer. Des premiers incidents ont éclaté en fin de matinée avec des pneus et des palettes incendiés sur la voie publique, d’après la préfecture de police (PP) de Paris.
Fumigènes et gaz lacrymogène
En milieu d’après-midi, vers 16 heures, 250 chauffeurs ont tenté de remonter le boulevard Raspail à pied avec des fumigènes et ont été stoppés après usage de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, a relaté la PP.
Certains souhaitant rejoindre l’hôtel Matignon ont également été bloqués par les forces de l’ordre, a précisé la préfecture, indiquant que 64 interpellations ont été effectuées pour dégradations, violences volontaires et participation à un groupement en vue de commettre des dégradations et des violences.
Selon la préfecture, tandis que les manifestants ont commencé à quitter les lieux du rassemblement vers 18h45, 532 véhicules étaient encore présents en début de soirée, peu après 20 heures.
Cette mobilisation intervient dans le cadre d’un mouvement de protestation contre un projet de nouvelle tarification imposée par la Caisse primaire d’assurance maladie (Cnam) sur les transports de malades aux chauffeurs conventionnés.
Si cette mesure venait à être approuvée par le gouvernement pour entrer en vigueur le 1er octobre 2025, les taxis seraient rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge et d’une tarification kilométrique alignée sur le tarif fixé dans chaque département. Selon la présidente de la Fédération nationale du taxi, Emmanuelle Cordier, les entreprises perdraient « entre 30 et 40 % » de leur chiffre d’affaires actuel.