Ce lundi, Donald Trump et Vladimir Poutine se sont longuement entretenus pour évoquer la situation en Ukraine. Pour l’ancien chef de la diplomatie française, ni l’un ni l’autre ne sont décidés à avancer vers la paix.

Au lendemain d’une discussion de plus de deux heures par téléphone entre Donald Trump et Vladimir Poutine au sujet de la guerre en UkraineDominique de Villepin a rappelé au micro de France Info ce mardi matin que si cette discussion est parue «utile» aux yeux du dirigeant russe, celui-ci reste campé sur ses positions. «Vladimir Poutine n’a pas bougé d’un iota», a indiqué l’ancien premier ministre. Ce qui convient bien aux États-Unis. «Nous sommes devant un jeu de rôle, pour ne pas dire une mascarade. Donald Trump et Vladimir Poutine ne sont pas décidés à véritablement avancer. Ce qui est important pour Donald Trump, ce n’est pas l’Ukraine, c’est la relation bilatérale avec la Russie et les perspectives immenses de développement économique qu’offre le territoire russe», a-t-il ajouté.

Pour Dominique de Villepin, cette rencontre entre les deux dirigeants russe et américain «n’est que du théâtre, il faut se rendre à l’évidence». «Ce qui se joue, c’est l’espoir du côté des Européens et des Ukrainiens que Donald Trump ouvre les yeux pour sanctionner la Russie. Tout le monde joue un rôle parfaitement hypocrite», a-t-il poursuivi.

«Le Vatican ne peut pas rapidement imaginer un cessez-le-feu»

À l’issue de ses échanges avec Vladimir Poutine, Donald Trump a fait savoir que le Vatican, représenté par le pape, pourrait prendre part aux échanges. Ce qui, selon Dominique de Villepin, semble être intéressant pour les États-Unis. «Si à un moment donné tout cela est bloqué, les États-Unis seront très contents de refiler le bâton merdeux au Vatican ou à un autre négociateur», a déclaré l’ancien premier ministre. Avant de préciser que «le Vatican, compte tenu de ses relations avec l’Église orthodoxe peut nouer des liens, mais il ne peut pas rapidement imaginer un cessez-le-feu».

Dominique de Villepin a par la suite rappelé l’importance et l’urgence d’«une proposition de paix». «La faiblesse des Européens dans les négociations est de ne pas être arrivés avec les Ukrainiens à une vraie feuille de route, une vraie offre de paix», a-t-il complété.